Les alliances sourient à Cummins, celle avec Eaton bientôt rentable
La compagnie Cummins fait flèche de tout bois depuis quelques années, son champ d’action s’élargissant graduellement des moteurs de camions diesel vers les secteurs de l’intégration des composantes de groupes propulseurs, notamment via sa coentreprise avec Eaton, ainsi que vers l’électrification des véhicules commerciaux par le biais d’alliances, d’acquisitions ou de recherche et développement à l’interne.
Pour ce qui est de la coentreprise créée avec Eaton afin d’optimiser le jumelage entre les moteurs Cummins et les transmissions automatisées Eaton, celle-ci devrait être en mesure de générer des profits en 2020, selon Richard Freeland, président et chef des opérations de Cummins.
« Nous essuierons une perte cette année. Nous visons 2020 pour atteindre la rentabilité », a-t-il déclaré en marge de la présentation des résultats financiers de Cummins pour le deuxième trimestre de 2018, exercice auquel Transport Routier a assisté. Selon la firme de Columbus en Indiana, les pertes actuelles de la coentreprise Eaton-Cummins devraient fondre de moitié en 2019, le seuil de rentabilité devant être atteint l’année suivante, en 2020.
Ce qui compte d’abord et avant tout selon les membres de la direction de Cummins, c’est que cette collaboration porte déjà ses fruits en termes de ventes et de réussite technique. « Nous avons mis au point le meilleur groupe propulseur qui soit sur le marché. Cette combinaison obtient déjà d’excellents résultats depuis son lancement et, plus important encore, nous avons réussi le travail d’intégration entre le moteur et la transmission », a ajouté M. Freeland.
De fait, l’ensemble de la division « composantes » de Cummins a connu une période de croissance au cours du deuxième trimestre, a annoncé Pat Ward, chef des services financiers. Le PDG de Cummins, Tom Linebarger a quant à lui précisé : « Les ventes de la coentreprise de transmissions automatisées Eaton-Cummins ont contribué à hauteur de 10% de l’ensemble de la croissance de la division des composantes. »
Électrification et partenaires chinois
Les partenariats semblent tout aussi positifs dans le secteur de l’électrification, notamment avec l’acquisition récente par Cummins de la firme californienne Efficient Drivetrains, Inc. (EDI), spécialisée dans la conception et la production de solutions de motorisation électrique pour véhicules commerciaux.
Selon Tom Linebarger, le premier marché naturel se présentant à Cummins à la suite de l’acquisition d’EDI est celui des services de transport en commun par autobus et plusieurs commandes sont déjà en traitement.
La formation par Cummins d’une autre coentreprise, celle-là avec le Chinois JAC Motors à la suite du retrait de Navistar, est également fort prometteuse, estime le PDG de Cummins. Selon M. Linebarger, Cummins pourra profiter du solide statut d’exportateur de JAC sur les marchés outre-mer étant régis par les mêmes normes d’émissions (China 6) que la Chine elle-même. Les parts de ce marché détenues par Cummins sont appelées à croître de façon significative – sinon doubler – d’ici cinq ans, estime Tom Linebarger.
Bien que d’autres alliances ou acquisitions soient dans la mire de Cummins selon ce que les dirigeants ont laissé entendre, aucune ne serait prévue dans un avenir imminent. Le motoriste et intégrateur dit souhaiter se concentrer sur la rentabilité de ses opérations et la création de valeur plutôt que sur son chiffre d’affaires seulement.
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