Les contrôleurs routiers adaptent leurs opérations à la COVID-19

Les opérations de contrôle routier, aux postes de pesée ou lors d’interceptions en bordure de route, se poursuivent malgré la pandémie de COVID-19.

Plusieurs agents de Contrôle Routier Québec ont participé hier à un webinaire organisé par la Commercial Vehicle Safety Alliance (CVSA) afin de se mettre au diapason des meilleures pratiques nord-américaines et s’acquitter de leurs fonctions de façon sécuritaire, pour eux-mêmes et les camionneurs avec qui ils transigent sur une base quotidienne.

En entrevue à Transport Routier, le lieutenant Jonathan Beauvais, coordonnateur aux communications de la SAAQ, explique qu’une dizaine de contrôleurs québécois ont participé à cette session de formation Internet et qu’ils seront appelés au cours des prochaines heures à partager les informations qui y ont été transmises avec leurs collègues.

« La majorité du webinaire a été sous la thématique des normes de transport de matières infectieuses qui contiennent la COVID-19, en respect du règlement américain », dit-il. Les matières infectieuses telles que des déchets biomédicaux ou échantillons de sang générés par les recherches et essais cliniques portant sur des vaccins ou médicaments potentiels représentent une catégorie de la grande famille des matières dangereuses, explique M. Beauvais.

« Ça, c’est transporté par camion d’un endroit à l’autre. Donc il y a des mesures de transport quand même assez strictes », dit-il des mouvements de ces matières transitant entre différents laboratoires.

Contacts avec les chauffeurs

Le webinaire de la CVSA a également porté sur la manière dont les contrôleurs routiers et les chauffeurs de camions entrent en contact lors des interventions. Selon le porte-parole de la SAAQ, la plupart de ces mesures étaient déjà connues et mises en place ici, mais ces rappels et de nouvelles informations ont été les bienvenus.

On a rappelé aux contrôleurs l’importance de la distanciation de 1 à 2 mètres avec les autres personnes, avec des exemples concrets liés à l’industrie. « On disait aux agents de ne pas monter sur le marchepied du camion comme on le fait souvent lors d’interventions pour se rapprocher du conducteur et mieux se comprendre à cause du bruit du moteur », dit-il.

Le lavage systématique des mains – avec de l’eau et du savon ou de la solution hydro-alcoolique comme le Purrell puisqu’il n’y a pas de lavabos dans les voitures de patrouille – a également été à l’ordre du jour. « Avant et après chaque intervention », précise le lieutenant Beauvais au sujet du lavage des mains.

« On nous a aussi incités à porter des gants de nitrile, que l’on met au début de chaque intervention et qu’on jette ensuite », ajoute-t-il. Le port du masque est recommandé, surtout si le contrôleur fait affaire avec quelqu’un qui présente des symptômes de la COVID-19.

D’ailleurs, il est maintenant pratique courante que les contrôleurs demandent aux chauffeurs qu’ils interceptent si ces derniers ressentent des symptômes de nature grippale. « On pose ces questions pour nous protéger tous les deux », dit-il.

Parmi les symptômes qui sont surveillés par les agents, on retrouve la difficulté à respirer qui persiste, le souffle court, la toux sèche ou la fièvre.

Le cas échéant, les contrôleurs peuvent fournir des masques aux camionneurs, une certaine réserve ayant été prévue à cet effet. « Les masques ne protègent pas la personne qui est déjà infectée mais ils protègent les autres », commente le porte-parole de la SAAQ. Les agents peuvent aussi offrir des références aux routiers pour obtenir des soins ou subir des tests en cas de besoin.

Les chauffeurs de camions eux-mêmes peuvent être source d’inspiration pour les contrôleurs routiers, raconte M. Beauvais. « J’ai vu sur les médias sociaux un camionneur qui a mis en ligne une vidéo sur comment faire des lingettes savonneuses à partir de papier bleu qu’on utilise dans les garages pour s’essuyer les mains, additionné d’eau et de savon. C’est super ingénieux. »

Chez Contrôle routier Québec, « Il y a du Purrell dans tous les bureaux. Chaque agent a du Purrell et des lingettes désinfectantes pour les véhicules de patrouille parmi ses outils de travail », souligne le lieutenant Beauvais, précisant que les lunettes de sécurité se sont ajoutées à l’arsenal de protection puisque les yeux représentent aussi une muqueuse pouvant faire office de porte d’entrée pour la COVID-19.

L’équipement régulier des agents comme les uniformes, les lampes de poche ou les bottes doit être décontaminé sur une base quotidienne, indique par ailleurs le matériel didactique de la CVSA que nous avons obtenu.

Les professionnels du milieu du transport québécois peuvent obtenir plus d’information sur les meilleures pratiques à observer et les ressources disponibles en consultant la foire aux questions de la SAAQ qui est mise à jour fréquemment ou le guide autosoins que vient de lancer le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Donnez votre avis

Vos données ne seront ni publiées, ni partagées.

*