Les États-Unis veulent s’affranchir de l’emprise chinoise dans le marché des batteries et des piles à combustible

Dans son plus récent rapport, Interact Analysis, une firme de recherche basée en Angleterre avec des bureaux aux États-Unis et en Chine, brosse un tableau du marché des batteries au lithium-ion et des piles à combustible. Prenant appui sur la domination chinoise dans la région Asie-Pacifique (APAC), l’organisme se demande si la récente loi américaine sur la réduction de l’inflation (IRA) ne bloquera pas la capacité chinoise de construire sa propre chaîne d’approvisionnement dans ce pays.

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La crainte chinoise vient du fait que cette loi, outre les subventions prévues pour l’achat et à la fabrication de véhicules commerciaux, met l’accent sur le développement d’une chaîne d’approvisionnement Made in USA. Cette loi, qui offre des subventions pour les véhicules et les batteries produits aux États-Unis, n’est pas aussi généreuse pour les produits ayant été manufacturés à l’étranger.

Craignant que cette concurrence déloyale ne l’empêche d’importer ses packs de batteries et ses camions, la Chine, qui contrôle déjà 85% du marché de la batterie électrique et 88% des livraisons de camions aux piles à combustible de l’APAC, compte sur l’Amérique du Nord (et aussi l’Europe) pour étendre ses parts de marché.

« Moins développé que la Chine, le marché étasunien des véhicules commerciaux et des composants pourra, avec cette loi, s’étendre avec une concurrence moindre », dit l’auteure de ce rapport, Shirly Zhu.

Avec 46% de la production mondiale de phosphate, la première réserve de terres rares et la quatrième réserve de lithium derrière le Chili, l’Australie et l’Argentine, « la Chine, poursuit mme Zhu, peut néanmoins compter sur l’expansion de la demande pour les camions et les bus dans la zone de l’APAC continuera de progresser.

Quant aux États-Unis, on note une tentative concrète pour réduire la rareté de certains composants et ressources minières pour les manufacturiers locaux – laquelle augmente les prix de façon importante – un effort pour réduire les gaz à effet de serre (GES) ainsi qu’un moyen pour se réapproprier une partie de son économie. Une économie, par ailleurs, dont la mondialisation débridée depuis 40-50 ans a considérablement réduit la capacité manufacturière de l’Occident.

En grande partie au profit de la Chine.

Rédacteur professionnel depuis plus de 15 ans, Christian possède une expérience considérable à titre de journaliste spécialisé en transport, notamment à titre de directeur de la rédaction de L'Écho du transport, magazine aujourd'hui disparu, et de Transport durable magazine.

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