Les navires font marche arrière alors que la grève dans les ports de Colombie-Britannique se poursuit

Plusieurs groupes d’entreprises, dont la Chambre de commerce du Canada et l’Alliance canadienne du camionnage, demandent au gouvernement fédéral de légiférer pour que les débardeurs reprennent le travail dans les ports de la Colombie-Britannique, craignant les effets potentiels sur les chaînes d’approvisionnement nationales et internationales.

Dans une lettre adressée au premier ministre Justin Trudeau le 5 juillet, plus de 120 associations ont appelé à une résolution rapide de la grève.

Plus de 150 navires étaient bloqués au port de Vancouver pas plus tard que le 3 juillet, et 55 autres devraient s’ajouter car les dockers ont maintenu leur piquet de grève.

Les derniers totaux figurant dans un résumé du marché de Container xChange, une plateforme logistique en ligne, indiquaient que 60 navires étaient bloqués au port de Prince Rupert, qui en attendait 25 de plus.

(Photo : iStock)

L’Association des employeurs maritimes de la Colombie-Britannique (BCMEA) a quitté la table des négociations lundi, laissant 7 500 travailleurs de l’International Longshore and Warehouse Union Canada (ILWU Canada) sans emploi.

Alors que la BCMEA affirme que le syndicat tente d’étendre sa compétence aux travaux d’entretien réguliers, ILWU Canada a déclaré mardi que l’association était «sourde envers les préoccupations réelles et légitimes» du syndicat.

«Notre compétence en matière de maintenance a été fortement érodée par les employeurs membres qui font appel à des entreprises tierces. Il ne s’agit pas d’une question de coût pour les employeurs directs, car ils paient déjà pour que ce travail soit effectué par des entreprises de maintenance», a déclaré le syndicat le 4 juin.

«En fait, le recours aux travailleurs qualifiés de l’ILWU sera plus rentable et amènera une meilleure qualité de travail en raison de leur expérience et de leurs compétences dans le secteur.»

Pénurie de main-d’oeuvre

La BCMEA affirme que près de 25 % des emplois spécifiques n’ont pas été pourvus parce que le syndicat n’a pas fourni de travailleurs.

«En moyenne, 17% des métiers que l’ILWU Canada peut pourvoir en exclusivité à Vancouver, ne l’ont pas été l’année dernière. Cette pénurie de main-d’œuvre a des répercussions immédiates sur la productivité des terminaux, car l’entretien régulier des équipements de transport de marchandises n’est pas effectué ou est retardé», a déclaré la BCMEA.

ILWU Canada contredit ces propos, affirmant que l’association n’est pas enclin à «utiliser correctement» les travailleurs qualifiés du syndicat.

«Nous disposons déjà d’un nombre suffisant de travailleurs qualifiés pour répondre à la demande de l’industrie et nous continuons à en recruter plus.»

Inquiétudes des groupes d’entreprises

L’impasse concerne plusieurs groupes industriels.

La Chambre de commerce du Canada a appelé à une «intervention immédiate» pour éviter une nouvelle perturbation de la chaîne d’approvisionnement du pays, craignant pour les Canadiens qui supportent le coût des pressions inflationnistes.

«Le gouvernement devrait immédiatement rappeler le parlement pour adopter une loi de retour au travail, afin de protéger les moyens de subsistance des travailleurs canadiens et la santé des entreprises canadiennes touchées par les perturbations des marchandises, d’une valeur de plus de 800 millions de dollars, qui transitent chaque jour par les ports de la côte ouest», a déclaré Robin Guy, vice-président et chef adjoint des relations avec le gouvernement.

Fertilizer Canada a ajouté sa voix, appelant à une législation fédérale de retour au travail afin de protéger la réputation du Canada en tant que partenaire commercial fiable.

«Le Canada exporte 95 % de la potasse qu’il produit vers les marchés mondiaux, la majeure partie transitant par le port de Vancouver», a déclaré Karen Proud, présidente-directrice générale de Fertilizer Canada. Plus de 75 pays dépendent des engrais canadiens.

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