Les PME craignent que la vaccination obligatoire des camionneurs accentue les problèmes d’approvisionnement

«Le gouvernement fédéral doit revenir sur sa politique refusant l’entrée des camionneurs non vaccinés au Canada. L’impact de cette décision risque d’accentuer la hausse des coûts et les problèmes d’approvisionnement et, ainsi, pousser encore plus de PME au bord du gouffre.» C’est ce qu’a déclaré la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) dans une lettre envoyée le 12 janvier, exhortant le gouvernement à faire machine arrière.

«Les PME subissent déjà d’importantes perturbations de la chaîne d’approvisionnement ainsi qu’une hausse générale des coûts d’exploitation. La vaccination obligatoire des camionneurs imposée aux frontières risque de jeter inutilement de l’huile sur le feu à l’heure où les PME ne peuvent tout simplement pas assumer de coûts supplémentaires ni avoir plus d’incertitudes», de dire Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI.

Perturbations de la chaîne d’approvisionnement et inflation : préoccupations des PME pour 2022

Selon le tout dernier sondage de la FCEI, l’augmentation des prix (81 %) et les problèmes d’approvisionnement (70 %) sont les deux principales préoccupations des PME en ce début d’année. Cette nouvelle mesure à la frontière risque d’accroître la pression exercée sur un système déjà mis à rude épreuve par, notamment, les grèves récentes au Port de Montréal, la congestion au Port de Vancouver et l’interruption du transport routier et ferroviaire en Colombie-Britannique causée par les inondations. Par ailleurs, le secteur des transports est l’un des plus touchés par les pénuries de main-d’œuvre, alors que 68 % des transporteurs ont du mal à trouver le personnel dont ils ont besoin, comme le montre un rapport de la FCEI publié en décembre 2021.

Les PME prévoient des hausses de prix sur les douze prochains mois atteignant des sommets historiques (4,6 %), selon le Baromètre des affaires de la FCEI de la mi-janvier. Des augmentations aussi considérables risquent de nuire à la compétitivité des PME alors que beaucoup d’entre elles peinent toujours à retrouver un niveau de ventes normal. Pour rappel, seulement 30 % des PME ont actuellement un niveau de ventes normal, 42 % ont tout leur personnel et 65 % sont complètement ouvertes. «Nous voyons déjà que toutes sortes de produits dont on a besoin arrivent avec des retards majeurs. Le gouvernement ne doit pas mettre en place des règles qui créent des obstacles inutiles à la relance des PME. Au contraire, ce qu’il faut, ce sont des politiques qui aideront les PME à faire face aux enjeux actuels», conclut M. Guénette.

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