L’évolution du contexte d’affaires et de la technologie

Dans le cadre du 67e Congrès annuel de l’Association de camionnage du Québec, Louis Vachon, président et chef de la direction de la Banque Nationale, a fait une brève présentation portant sur le contexte d’affaires, les tendances économiques et les répercussions de la transformation technologique dans la société.

M. Vachon, dont le père était à la tête de l’entreprise Dumont Express, y est d’abord allé de quelques commentaires sur l’économie. Selon lui, nous sommes dans un contexte économique favorable, ce qui s’observe notamment par l’accélération du commerce transfrontalier et l’amélioration de l’indice précurseur de rentabilité des entreprises canadiennes. Il croit d’ailleurs à un accord probable entre le Canada et les États-Unis dans le cadre de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

«Le Canada n’est pas la cible des Américains», a-t-il déclaré, ajoutant que c’est plutôt la Chine qui serait dans la mire des États-Unis. «La situation est plutôt optimiste en ce qui concerne l’ALENA.»

Toujours selon M. Vachon, les taux d’intérêt vont continuer d’augmenter à un rythme normal, mais il y a tout de même 20 pour cent de chances qu’ils augmentent plus vite que prévu, ce qui pourrait contribuer au ralentissement de l’économie en 2018-2019. Une augmentation rapide des salaires serait susceptible de provoquer cette situation. C’est pourquoi l’augmentation des salaires doit être proportionnelle – ou légèrement supérieure – à la productivité.

Quant au baril de pétrole, il ne devrait pas excéder 70 $, «à moins d’un événement planétaire majeur». M. Vachon a mentionné la guerre en Syrie à titre d’exemple, qui dure depuis plusieurs années sans affecter réellement la production de pétrole du pays.

Au cours des cinq prochaines années, trois principales révolutions vont se poursuivre simultanément et très rapidement : la révolution technologique, la révolution démographique et la révolution climatique. «Automatiquement, un changement technologique devient un changement culturel», a-t-il ajouté.

Les trois conseils qu’il avait à donner en matière de cyber-sécurité sont les suivants : ne négligez pas la sécurité ni la formation, établissez un plan de contingence en cas de piratage (à peine quelques heures devraient suffire) et maintenez un minimum d’hygiène informatique, peu importe la taille de votre entreprise.

En ce qui concerne la révolution démographique, M. Vachon a indiqué qu’au cours des deux dernières années, 50 pour cent des retraités ont continué de travailler à la Banque dans diverses fonctions, notamment en consultation. «Cela permet entre autres de préserver la mémoire corporative de l’entreprise», a-t-il précisé. «Et 25 pour cent de nos employés sont des immigrants», ajoutant avec une pointe d’humour que la façon politiquement correcte de désigner les baby-boomers est maintenant «travailleurs expérimentés».

Enfin, au sujet de la révolution climatique, M. Vachon confirme qu’une transition est nécessaire, même si on ne peut pas éliminer le pétrole trop rapidement. «Mais à partir de 2016, les lignes se sont croisées à la Banque Nationale», a-t-il déclaré, puisque le groupe financier a consacré autant d’investissements dans le pétrole que dans les énergies renouvelables.

Durant la période de questions en fin de présentation, Mickael Turcotte du Groupe TYT lui a demandé ce qu’il pensait de l’avènement du bitcoin et de la possible disparition, d’ici une quinzaine d’années, de l’argent physique. «Le bitcoin va toujours exister dans 15 ans, mais c’est un marché de niche. Je crois que le dollar canadien va rester la devise principale, et je ne crois pas que l’argent physique va disparaître. On ne doit pas se mettre complètement à la merci de l’informatique», de conclure M. Vachon.

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