L’expansion de Mirabel profite au camionnage

C’est un peu passé sous le radar des médias grand public, mais le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, a annoncé il y a un peu plus d’une semaine un investissement de 50 millions de dollars pour l’amélioration et l’expansion des activités logistiques à l’aéroport de Mirabel.

Selon Transports Canada, cette initiative permettra « d’aider les entreprises locales à soutenir la concurrence en acheminant les marchandises canadiennes vers les marchés étrangers. »

Et comme ces marchandises se rendent à l’aéroport et en repartent par camion, cette hausse des activités du fret aérien à Mirabel devrait avoir un impact positif directement proportionnel sur l’industrie du camionnage, indique Mark Ruel, directeur, développement aérien d’Aéroports de Montréal (ADM) en réponse aux questions de Transport Routier.

« Le transport routier travaille de concert avec le fret aérien. L’ajout de capacité en plus de l’aménagement du réseau routier à YMX sera sans aucun doute bénéfique pour le transport terrestre », dit-il.

La nouvelle est d’autant plus intéressante que les investissements ne se limitent pas aux infrastructures aéroportuaires proprement dites, mais seront aussi utilisés pour « améliorer le réseau routier du secteur pour faciliter l’accès à la nouvelle aire de trafic consacrée au transport du fret », écrit Transports Canada.

Le porte-parole d’ADM précise : « Le pôle aéro-logistique sera constitué de trois volets, soit l’augmentation de la capacité du tablier cargo, le développement de bâtiments ayant accès aux pistes et l’aménagement du réseau routier. »

Transport intermodal en croissance

Selon M. Ruel, la marchandise qui a transité par Mirabel a connu une hausse de 11% en 2018 (total de 107 660 tonnes), après une augmentation de 7,2% en 2017. Les projections de croissance sont de 4% par an pour l’avenir, le mode aérien étant sur une lancée.

Les installations pour aéronefs de Mirabel son actuellement utilisées à pleine capacité mais « avec l’addition de tablier additionnel et l’ajout de 13 postes de stationnement d’aéronef, un nombre plus important de vols et de plus gros porteurs pourront être accueillis sur le site », ajoute M. Ruel.

Question d’illustrer ce que représente un « gros porteur », mentionnons qu’un Boeing 747 en configuration cargo a une charge utile d’environ 250 000 livres, soit plus ou moins l’équivalent de cinq camions-remorques. C’est dire que chaque fois qu’un avion de plus de ce calibre se présentera à Mirabel, cinq mouvements de transport par camion supplémentaires par rapport à la situation actuelle seront requis pour le chargement ou le déchargement de l’appareil.

En ce moment, les camions que l’on croise le plus souvent aux abords de l’aéroport de Mirabel sont ceux de firmes de messagerie telles que FedEx, UPS, Purolator ou DHL. Ceux du Groupe Robert y sont également très actifs, l’entreprise y disposant d’un centre de distribution et desservant des entreprises de la grappe aéronautique, très présente dans la région.

Sur son site Web, le Groupe Robert indique d’ailleurs offrir à ses clients de l’aérospatiale « un contexte d’affaires qui agit comme une extension ponctuelle, temporaire ou permanente de leurs propres infrastructures. »

Reste à voir quelle forme prendra la croissance à venir du fret aérien et ses effets sur l’industrie du camionnage.

Le géant du commerce en ligne Amazon a annoncé aujourd’hui-même l’ouverture d’un nouveau pôle logistique aérien à l’aéroport Fort Worth de Dallas au Texas, destiné à appuyer les opérations d’Amazon Air, dont la flotte de 45 avions couvre l’ensemble des États-Unis, en plus de ses camions-remorques et de ses plus petits fourgons de livraison et drones.

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