L’industrie des pièces se redresse, mais les problèmes de main-d’œuvre et d’approvisionnement persistent

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Les dirigeants d’entreprises de pièces de remplacement qui s’expriment dans le cadre du Dialogue du Heavy-Duty Aftermarket prévoient la même chose pour l’année à venir, mais et espèrent que la stabilité accrue observée à la fin de l’année 2023 se poursuivra.

Houman Kashanipour, PDG et président du Conseil d’Alliant Power, a déclaré que 2023 s’est déroulée en deux temps, dans la confusion et des conditions difficiles au premier semestre, puis dans un contexte plus calme au quatrième trimestre.

Ken Hogan, Houman Kashanipour and Traci Melville participent au Dialogue du Heavy-Duty Aftermarket. (Photo: James Menzies)

Traci Melville, présidente du groupe nord-américain des véhicules commerciaux et des pièces détachées chez Eaton, a affirmé que l’année dernière, il s’agissait de se positionner pour réussir cette année.

«En tant qu’entreprise, nous avons fait des investissements en termes de capacité de production, de disponibilité des fournisseurs et dans le personnel. Je suis impatiente de voir les choses se concrétiser à cet égard», a-t-elle ajouté.

Mais elle a également des inquiétudes, principalement en ce qui concerne les pénuries de pièces et l’incertitude liée aux élections américaines. M. Kashanipour a indiqué que ses préoccupations pour 2024 concernaient principalement les prix et les coûts d’inflation, et la manière de les gérer.

«Optimisme prudent»

Ken Hogan, vice-président et directeur général de Cummins-Meritor, a souligné qu’il abordait l’année avec un «optimisme prudent», en grande partie parce que les économies américaine et mondiale restent fortes. Ce qui l’inquiète, ce sont les tensions géopolitiques et les menaces liées à la cybersécurité.

Chaque membre du panel a reconnu que les défis liés à la chaîne d’approvisionnement s’améliorent, mais que des problèmes continuent de se poser. Mme Melville a ajouté que la transparence et la communication sont essentielles pour atténuer ces risques.

«Il n’y a rien à perdre à aller voir un client et à être vraiment transparent sur les pressions inflationnistes que subit votre entreprise», a-t-elle expliqué, «qu’il s’agisse des coûts de la main-d’œuvre interne ou des coûts des matériaux externes. La transparence confère un certain niveau de crédibilité. Nos fournisseurs doivent sentir qu’ils font partie de notre entreprise. Lorsque nous réussissons, ils réussissent et vice-versa.»

La collaboration avec les fournisseurs peut apporter des solutions qu’une entreprise n’aurait pas pu développer seule.

«Chaque semaine, il y a un nouveau fournisseur en détresse pour une raison ou une autre», a confié Mme Melville.

Trouver la main-d’œuvre nécessaire pour répondre à la demande est un défi permanent auquel sont confrontés les fournisseurs de pièces. Chez Eaton, l’entreprise cherche à adopter l’intelligence artificielle et l’automatisation afin de permettre aux employés de continuer à travailler sur les éléments les plus satisfaisants du travail, tout en automatisant les tâches redondantes ou ennuyeuses.

«La concurrence pour attirer les gens est vraiment féroce», a ajouté M. Hogan. «Les gens sont également fatigués. Ils ont travaillé très dur ces trois ou quatre dernières années en raison de toutes les perturbations.»

La pénurie de main-d’œuvre n’est pas une excuse

Mme Melville a souligné : «Il est vraiment important de comprendre votre compétitivité salariale», bien qu’elle ait ajouté que ce n’est qu’un élément de la satisfaction des employés. Plus tôt dans la journée, Shannon O’Brien, directrice principale de la programmation et de la stratégie chez MEMA Aftermarket Suppliers, a partagé les résultats d’une enquête confidentielle menée auprès de cadres supérieurs qui a révélé qu’ils en avaient assez d’entendre parler des problèmes de main-d’œuvre comme d’une excuse.

«C’est le sujet dont ils entendent encore beaucoup parler en ce qui concerne la chaîne d’approvisionnement, et ils ne veulent tout simplement plus l’entendre», a révélé Mme O’Brien. «Les employés peuvent avoir une mauvaise image de votre entreprise lorsqu’ils entendent parler de problèmes de main-d’œuvre. Ce n’est tout simplement plus une excuse acceptable.»

«Nous devons faire mieux», a admis M. Hogan à propos de la capacité de l’industrie à maintenir une main-d’œuvre fiable et talentueuse.

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