L’industrie pourrait avoir 40 400 postes vacants d’ici 2030, selon RHCC

RH Camionnage Canada (RHCC) prévoit que 40 400 emplois pourraient être vacants en 2030 si les efforts et le soutien en cours ne se poursuivent pas. Parmi ces postes vacants, près de 10 800 devraient être des postes de conducteurs de camions.

Bien que les investissements actuels dans la main-d’œuvre ainsi que les meilleures pratiques en matière de ressources humaines portent leurs fruits et que les performances de l’industrie en matière de recrutement atteignent de nouveaux sommets, avec un nombre nettement plus élevé de femmes, de jeunes et d’immigrants qui rejoignent l’industrie, la demande de main-d’œuvre continue de dépasser l’offre, a déclaré Angela Splinter, PDG de RHCC.

Même si tous les demandeurs d’emploi actifs du secteur étaient facilement employables en 2030, les employeurs devraient encore recruter et former au moins 10 300 nouveaux travailleurs pour répondre à leurs besoins en main-d’œuvre, selon le rapport de RHCC sur les perspectives du marché du travail pour 2024-2030. Ce rapport a été élaboré sur la base des enquêtes menées en 2023 auprès de 376 employeurs au Canada, représentant 48 385 conducteurs.

Mais le recrutement et la fidélisation ne sont pas les seules préoccupations des employeurs.

Source : rapport de RHCC sur les perspectives du marché du travail pour 2024-2030

Pour la première fois en dix ans, l’augmentation du coût des intrants remplace la pénurie de conducteurs en tant que principale préoccupation des employeurs.

En 2021, 56 % des entreprises ont indiqué que la pénurie de conducteurs était leur principale préoccupation, et seulement une sur cinq a déclaré que l’augmentation des coûts du carburant, du matériel, de l’assurance, de la main-d’œuvre et d’autres facteurs de production était préoccupante. Deux ans plus tard, 33 % des employeurs s’inquiètent de la hausse des coûts, tandis que seulement 17 % d’entre eux considèrent la pénurie de conducteurs comme une préoccupation majeure, ce qui place ce problème en deuxième position sur la liste.

Le recrutement s’améliore

Toutefois, les employeurs sont de plus en plus préoccupés par les professions non liées à la conduite, car il est devenu plus facile de recruter des conducteurs.

Alors que 67% des entreprises ont déclaré ne pas pouvoir recruter tous les conducteurs dont elles ont besoin en 2021, ce chiffre a chuté à 57% au cours de l’année écoulée. Seuls 19 % des employeurs ont souligné avoir perdu des ventes ou des revenus parce qu’ils n’étaient pas en mesure d’embaucher des conducteurs, soit une baisse de 40 % par rapport à 2019. Cependant, une entreprise sur quatre devra probablement retarder ses projets d’expansion en raison d’un manque de chauffeurs.

Les grandes entreprises sont moins susceptibles de pourvoir tous leurs postes vacants.

«Par exemple, 61 % des entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions $ n’ont pas pu pourvoir tous leurs postes, comparativement à seulement 48 % des entreprises ayant un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions $», indique le rapport.

«Les employeurs ont déclaré que le manque de candidats possédant l’expérience nécessaire (60 %) était la principale raison pour laquelle ils ne parvenaient pas à pourvoir les postes, suivi par un trop grand nombre de départs sur une courte période (20 %) et par l’expansion rapide de l’entreprise (18 %).»

Pour remédier à la pénurie actuelle d’emplois de conducteurs et de non-conducteurs, 53 % des employeurs utilisent comme stratégie le parrainage de conducteurs de camions professionnels, tandis que 40 % se tournent vers le Programme des travailleurs étrangers temporaires. Trente-sept pour cent utilisent le programme Carrière sur la voie rapide de RHCC et 35 % le programme de nomination provinciale.

Rétention et roulement des conducteurs

Il y a deux ans, 80 % des employeurs prévoyaient que le recrutement de conducteurs serait «très» ou « «extrêmement» difficile. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 49 % à le penser.

Cependant, la rétention continue d’être un problème. En 2021 comme en 2023, plus de la moitié des flottes interrogées ont déclaré qu’il était difficile de garder les conducteurs.

Les employeurs estiment que des salaires plus élevés ne suffisent plus. C’est pourquoi 66 % d’entre eux (comparativement à seulement 38 % il y a deux ans) reconnaissent la valeur des incitations non monétaires par rapport à un salaire plus élevé. Il s’agit notamment d’offrir aux employés des programmes de bien-être, un soutien en matière de santé mentale et des programmes de récompenses.

Source : rapport de RHCC sur les perspectives du marché du travail pour 2024-2030

Des efforts qui portent leurs fruits. Grâce à ces stratégies et à d’autres, le taux de roulement volontaire des conducteurs longue distance est passé de 19 % en 2019 à 8 % en 2023, tandis que le taux de roulement des conducteurs courte distance a chuté de 15 % à 6 %.

L’industrie doit poursuivre ses efforts en matière de recrutement, de rétention et d’autres aspects du soutien et du développement du secteur.

Selon le rapport, si l’industrie mettait en œuvre des initiatives permettant d’attirer 15 % de nouveaux travailleurs et de réduire de 10 % la rotation volontaire des conducteurs, le nombre de postes vacants en 2030 chuterait de 39 %, pour atteindre 24 500 emplois disponibles.

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