L’Ontario plus tolérante pour les grands trains routiers. À quand l’harmonisation?

Le gouvernement ontarien a annoncé il y a quelques jours des assouplissements aux règles de circulation des grands trains routiers (deux remorques de 53 pieds arrimées à un seul tracteur) sur son territoire pour les entreprises de camionnage qui disposent d’un permis leur permettant d’opérer selon cette configuration.

L’utilisation de grands trains routiers présente divers avantages, dont celui de requérir un seul chauffeur pour transporter deux remorques pleine grandeur et, sur le plan environnemental, de couper de moitié les émissions polluantes puisqu’un seul camion tracte deux remorques.

Les grands trains routiers (aussi connus sous l’acronyme anglais LCV pour Long Combination Vehicle) devraient ainsi pouvoir circuler plus librement dans la région du grand Toronto pendant les heures de pointe.

D’autres assouplissements relatifs aux cargaisons transportées sont prévus.

La nouvelle est pour l’instant essentiellement une victoire pour les entreprises qui utilisent les grands trains routiers à l’intérieur du territoire ontarien seulement, puisque les mêmes assouplissements n’ont pas encore été adoptés dans les provinces voisines, dont le Québec.

En réponse aux questions de Transport Routier, l’agent de liaison avec les médias du ministère des Transports de l’Ontario, Bob Nichols, confirme que les transporteurs québécois autorisés à circuler en configuration grand train routier bénéficient des mêmes règles adoucies sur le territoire ontarien.

Par contre, puisque celles-ci n’ont pas cours au Québec, il faudrait qu’un transporteur d’ici parte avec une seule remorque et, une fois en Ontario, en ajoute une deuxième pour la portion ontarienne de son trajet vers l’ouest, s’il dispose de terminaux en Ontario par exemple. La même gymnastique logistique serait nécessaire dans l’autre sens.

Marc Cadieux, président-directeur général de l’Association du camionnage du Québec (ACQ) explique en entrevue à Transport Routier que son organisation est au courant de ces nouveaux aménagements et que des discussions ont déjà eu lieu avec l’Ontario Trucking Association à ce sujet.

M. Cadieux affirme néanmoins que seule l’harmonisation d’un océan à l’autre des règles relatives à la circulation des grands trains routiers permettra d’en tirer tous les avantages logistiques et environnementaux. « C’est beaucoup moins complexe quand on arrive à harmoniser avec les provinces voisines », dit-il.

Il ajoute que ce souci d’harmonisation fait régulièrement l’objet de discussion entre l’ACQ et les représentants du gouvernement du Québec, ces derniers ayant de leur côté confirmé à l’ACQ se pencher sérieusement sur la question.

« Les prétentions qui ont été mises de l’avant en Ontario sont les mêmes prétentions que nous avons mises de l’avant au Québec. Est-ce qu’on va y arriver aussi vite que l’Ontario? Je l’ignore », dit-il au sujet de l’avancement des négociations. Il ajoute que chaque fois qu’elle en a l’occasion, l’association rappelle aux gouvernants les réductions de gaz à effet de serre (GES) que permettent les grands trains routiers.

Il estime par ailleurs que les succès obtenus par l’industrie en Ontario pourraient accélérer les choses chez nous. « Absolument, c’est un argument supplémentaire », conclut-il.

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