L’usine Paccar de Ste-Thérese fermée pour cause de COVID-19

Paccar a émis hier un communiqué annonçant la suspension de la production de toutes ses usines de camions et de moteurs à travers le monde – y compris celle de Ste-Thérèse en banlieue nord de Montréal – « en réponse aux récents changements dans la demande des clients et aux perspectives peu engageantes de l’économie mondiale engendrées par la pandémie de coronavirus », a déclaré la multinationale.

La suspension des activités de l’usine qui assembles des poids moyens Kenworth et Peterbilt est prévue jusqu’au 6 avril par Paccar mais, selon le représentant national du syndicat Unifor Martin Lambert, les installations de Ste-Thérèse pourraient demeurer inactives jusqu’au 13 avril, en raison des directives émises par le gouvernement du Québec.

Paccar dit qu’elle réévaluera la situation sur une base régulière tout en « continuant à procurer le soutien après-vente à ses clients qui procurent des services essentiels à nos collectivités. » Les centres de distribution de pièces, notamment ceux de Montréal et Toronto qui alimentent les concessionnaires et leurs clients, demeurent ouverts.

Du côté des travailleurs, le porte-parole syndical dit que « à peu près tout le monde a été pris de court par l’annonce », même s’ils se doutaient que des mesures allaient éventuellement être prises par les dirigeants de l’usine. « Personne ne l’avait vue venir à cette vitesse-là », dit-il au sujet de la décision de Paccar.

À la surprise s’est ajoutée une dose de soulagement pour plusieurs, selon M. Lambert. « Plusieurs personnes étaient anxieuses compte tenu du climat actuel. C’est un mélange de toutes sortes d’émotions », dit-il en entrevue a Transport Routier.

Selon lui, sur les lignes d’assemblage, aucun signe avant-coureur – des manques de pièces provenant de sous-traitants par exemple – ne laissait présager la suspension des activités à Ste-Thérèse. « L’employeur n’avait pas laissé sous-entendre qu’un problème d’approvisionnement semblait poindre chez les fournisseurs canadiens ou américains », déclare M. Lambert.

Quant à la reprise des activités, le leader syndical dit viser le 13 avril, admettant du même souffle que toute prédiction demeure aléatoire tellement la situation évolue d’heure en heure. Les lignes de communication demeurent ouvertes entre le syndicat et la direction de l’usine. « Le représentant des ressources humaines et moi, on se parle sur une base quotidienne et même plus. On va suivre la situation avec eux au cours des prochains jours », dit-il.

Les employés devront se tourner vers les gouvernements pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles d’ici la reprise de la production, puisque le syndicat n’a pas de fonds d’urgence pouvant leur venir en aide. « Malheureusement, avec la situation actuelle, on n’a pas de fonds de ce type-là pour couvrir les travailleurs. On les dirige vers les programmes gouvernementaux, dont l’assurance-emploi », conclut M. Lambert.

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