Navistar très activement courtisée par TRATON

Le Groupe TRATON (anciennement Volkswagen Truck and Bus), a déposé hier une offre non sollicité – mais pas qualifiée d’hostile – consistant à faire l’acquisition des 83,2% des actions de Navistar qu’elle ne possède pas déjà.

L’offre est de 35 $ US au comptant par action, ce qui représenterait une somme total estimée à 2,9 milliards $ US. L’offre est supérieure de 45% à la valeur des actions de Navistar à la clôture des marchés le 29 janvier 2020, la veille de cette offre, indique TRATON par communiqué.

Toujours selon TRATON, l’intégration complète de Navistar au sein du groupe qui compte déjà les marques Scania (Suède) et MAN (Allemagne) serait l’évolution naturelle des relations existant déjà entre les deux entreprises – notamment en matière d’approvisionnement – en plus de permettre à TRATON de percer le marché nord-américain.

Selon le président et chef la direction de TRATON, Andreas Renschler (photo ci-dessus), « La transaction proposée créerait un leader des véhicules commerciaux à l’échelle mondiale ainsi qu’un très fort éventail de marques, de produits, de technologies et de services, tout en procurant de la valeur de façon immédiate et substantielle aux porteurs d’actions de Navistar. »

Aux États-Unis, Navistar – qui produit et commercialise les camions, bus scolaires et moteurs de marque International – a été prudente dans ses commentaires, hier.

« Le Conseil d’administration, en consultation avec ses conseillers financiers et juridiques, va passer en revue et évaluer attentivement la proposition [de TRATON] dans le contexte du plan stratégique de l’entreprise afin de déterminer les actions à mener dans le meilleur intérêt de l’entreprise et de ses actionnaires. »

Navistar a conseillé à ses actionnaires de ne pas poser de geste précipité et a rappelé qu’aucun vote n’était requis pour l’instant, d’autant plus qu’elle affirme qu’il n’est pas certain qu’il y aura négociations avec TRATON et que, si négociations il y a avait, rien n’indiquait que cela aboutirait à une transaction.

Partage de composantes

TRATON est reconnue pour favoriser le partage de composantes ou de systèmes entre ses différentes marques.

D’ailleurs, dans une entrevue livrée au site Web de TRATON, le directeur des opérations Christian Levin plaidait pour la rationalisation au lieu de la duplication des efforts entre équipes de la même maison mère, ce qui, dit-il, permet de « progresser beaucoup plus rapidement et d’offrir de meilleures solutions à plus faible coût. C’est la raison pour laquelle nous travaillons à un système de production modularisée pour l’ensemble des marques du Groupe TRATON – pour les composantes mais pas pour les véhicules. Notre but n’est pas de construire des véhicules identiques mais d’offrir une sélection de composantes communes qui peuvent être installées sur n’importe quel de nos véhicules avec des interfaces standardisées. »

TRATON insiste par ailleurs pour dire que jusqu’à 60% de la valeur totale d’un camion lourd est attribuable à son groupe propulseur, de là l’intérêt d’en partager des éléments. D’ailleurs c’est devenu la norme plus que l’exception chez d’autres groupes comme Daimler, Volvo ou Paccar au sein de leurs marques respectives.

International a d’ailleurs élaboré ses MaxxForce 11 et 13 litres en collaboration avec MAN.

Quant à Scania, sa dernière collaboration avec Navistar date d’octobre dernier, alors que la firme suédoise et International profitaient du salon North American Commercial Vehicle Show pour annoncer la distribution et l’entretien par International de camions miniers Scania au Canada, des engins d’une charge utile de plus de 80 000 livres.

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