Pénurie de main-d’œuvre : Des femmes de l’Outaouais pourraient donner un coup de pouce

Depuis plusieurs années déjà, il est abondamment question de la pénurie de chauffeurs qualifiés au sein de l’industrie du camionnage. Toutefois, d’autres corps de métier tout aussi névralgiques sont également à la recherche de personnel, qu’il s’agisse de techniciens d’entretien, d’aviseurs techniques, de commis aux pièces, de répartiteurs ou même de représentants des ventes.

Une autre constante qui a été démontrée par de nombreuses études, c’est que les femmes sont largement sous-représentées dans le monde du transport par camion. Cela pourrait être appelé à changer graduellement, la dernière initiative en date étant celle d’un organisme de Gatineau appelé Option Femmes Emploi (OFE), qui a obtenu hier une aide financière de Condition féminine Canada afin de favoriser l’accès aux femmes à des postes dans le secteur des véhicules motorisés, l’accent étant mis sur les métiers liés à la mécanique.

Le projet s’étendra sur trois ans, période au cours de laquelle OFE travaillera notamment à nouer des partenariats avec les entreprises et milieux d’affaires. « Il faut vraiment que ça colle à la réalité et qu’on trouve des solutions qui sont vraiment intégrées et intégrables » déclare Marianne Lapointe, coordonnatrice de projets chez OFE, en entrevue à Transport Routier.

Marianne Lapointe, coordonnatrice de projet chez Option Femmes Emploi.

Une entreprise de transport par camion pourrait ainsi organiser une journée portes ouvertes ou offrir des stages en entreprise afin de présenter les différentes possibilités d’emplois qui sont offertes. La communication pourrait tout aussi bien fonctionner dans l’autre sens, les gestionnaires étant sensibilisés à la manière de rendre leurs milieux de travail plus attrayants pour la main-d’œuvre féminine, par des politiques visant à contrer le harcèlement ou à faciliter la conciliation travail-famille à titre d’exemple.

De tels jumelages ont été menés par OFE avec succès dans le passé, entre autres avec la Société de transport de l’Outaouais où plusieurs femmes conduisent maintenant des autobus urbains.

« Nous allons poser des actions qui vont couvrir le processus d’un bout à l’autre. Nous allons aider plus de femmes à choisir ces professions, à aller en formation dans les centres de formation professionnels ou à suivre des formations en milieu de travail lorsque c’est possible », explique Marianne Lapointe.

La porte-parole d’OFE a été témoin d’un exemple bien concret de la matérialisation de tels projets de vie tout récemment. « Il y a trois semaines, j’avais une jeune femme dans mon bureau qui voulait confirmer son choix de carrière. Elle s’en va faire le cours avec le CFTR pour obtenir sa classe 1. Elle va finir dans cinq mois, alors elle va se chercher un emploi dans cinq mois », dit-elle, ajoutant qu’elle se fera alors un devoir de la jumeler avec un employeur en recherche de personnel.

Le CFTR fait désormais partie de la vie d’une femme proche d’OFE qui sera bientôt en recherche d’emploi.

« Nous voyons environ 300 femmes par année qui sont en recherche d’emploi, qui ont déjà certaines compétences », ajoute Marianne Lapointe, dont le mandat consiste également à réintégrer en emploi des femmes qui ont été à l’écart du marché du travail pendant un certain temps.

Une rencontre avec des responsables d’Emploi Québec et de Camo-route a eu lieu dans les jours précédant l’annonce de financement par Ottawa. « Le transport routier n’est jamais très loin de notre cœur », conclut Marianne Lapointe.

Il est possible de joindre Option Femmes Emploi via son site web au www.optionfemmesemploi.qc.ca ou, par téléphone, au (819) 246-1725.

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