Plus d’équité fiscale, de travailleurs étrangers et de commerce interprovincial

Les ministres des Finances du Québec et du Canada, Eric Girard et Bill Morneau, déposeront sous peu leur budget 2020-2021 respectif et plusieurs intervenants du milieu des affaires leur ont fait des recommandations au cours des derniers jours. Plusieurs de celles-ci rejoignent directement des préoccupations de l’industrie du camionnage.

Dans un premier temps, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), plaide pour une fiscalité québécoise plus équitable à l’égard des PME, soulignant que 72% des entreprises de la province ont moins de 10 employés. « C’est le rôle du gouvernement de prendre soin d’elles et de s’assurer qu’elles ont tout ce dont elles ont besoin pour se développer », dit François Vincent, vice-président à la FCEI, au sujet des PME qu’il qualifie de « poumon économique ».

La FCEI dit avoir du mal à comprendre qu’il soit si difficile pour les PME du Québec d’avoir accès à la déduction pour la petite entreprise qui accorde un rabais sur le taux d’imposition général. « Si elles n’y parviennent pas, elles recevront la même facture que les multinationales! », s’étonne la FCEI par voie de communiqué.

La Fédération rappelle de que cette mesure fiscale a été mise en place pendant une période de chômage alors que la province en entier est actuellement en pénurie de main-d’œuvre qualifiée. « Est-ce normal que la petite entreprise qui ne trouve pas d’employés soit punie par un taux d’impôt plus élevé? », se demande M. Vincent.

Le problème des Chauffeurs Inc. dans notre industrie s’inscrit parfaitement dans cet esprit de lutte pour l’équité fiscale au Québec.

Vous pouvez consulter la présentation pré-budgétaire de la FCEI en cliquant ici.

Travailleurs étrangers temporaires

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), même si elle met en garde le ministre fédéral Morneau contre un éventuel ralentissement économique, constate elle aussi la difficulté de ses membres à trouver des employés.

« Nous persistons : il faut rehausser les seuils d’immigration pour pallier les besoins criants de main-d’œuvre liés à la croissance soutenue de l’économie et au resserrement démographique. C’est pourquoi nous insistons sur l’importance d’augmenter le nombre de travailleurs étrangers temporaires admis au pays, et surtout, d’accorder les ressources nécessaires pour traiter les dossiers dans de meilleurs délais », a déclaré Michel Leblanc, président et chef de la direction de la CCMM.

Commerce intérieur

Les entreprises de camionnage qui font du transport à l’intérieur des frontières canadiennes se sentiront probablement interpellées par l’importance qu’accorde la CCMM au commerce intérieur, toujours aux prises avec des tracasseries interprovinciales malgré l’Accord de libre-échange canadien.

On peut penser aux normes de charges et dimensions qui, bien qu’essentiellement harmonisées entre les provinces, causent encore parfois des tracas comme l’utilisation de pneus à bande large qui était jusqu’à récemment l’objet de pénalités de poids transporté en Alberta.

« Les obstacles au commerce entre les provinces privent les Canadiens d’un potentiel de 25 milliards de dollars additionnels en revenu annuel », a affirmé M. Leblanc, ajoutant : « Nous invitons le gouvernement à lancer une initiative majeure pour dynamiser le commerce interprovincial, non seulement comme vecteur de croissance pour le pays, mais également comme véhicule de collaboration et de rapprochement entre les provinces. »

La CCMM demande également à Ottawa d’aider les entreprises d’ici, notamment celles du transport, à atteindre les cibles de réduction des GES, plaidant pour l’électrification des véhicules.

Le mémoire de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain peut être consulté en cliquant ici.

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