Port de Montréal : la décarbonisation et les relations avec la communauté au cœur des priorités

«Sur une échelle de un à dix, mon bonheur est à 22», a déclaré Martin Imbleau, optimiste, lors d’une discussion informelle qui marque son premier anniversaire en tant que PDG du port de Montréal.

M. Imbleau s’est entretenu avec Peter Tirschwell d’IHS Markit lors d’un événement organisé par le Club de Trafic de Montréal le 1er décembre, qui était également été diffusé sur le Web.

Martin Imbleau (Groupe CNW/Administration portuaire de Montréal)

En dépit d’une année marquée par la pandémie, le blocage du canal de Suez et une grève au port, sans oublier la crise de la chaîne d’approvisionnement internationale qui touche tout le monde, M. Imbleau considère que «le port de Montréal a été plutôt résilient».

Bien que le port n’ait pas connu le type de congestion observé dans les ports de la côte ouest, Montréal a connu une augmentation spectaculaire du nombre de conteneurs vides expédiés.

«Pour la première fois dans l’histoire, le secteur de la logistique contribue à l’inflation», a-t-il déclaré.

Il a ajouté que les difficultés surmontées au cours de sa première année ont accéléré son apprentissage du secteur portuaire, puisqu’il est arrivé en poste après une carrière de 25 ans dans les services publics.

Un voisin discret

M. Imbleau a souligné que, bien qu’il soit voisin du port depuis 25 ans, il n’était pas conscient, avant de commencer à y travailler, de son importance non seulement pour Montréal, mais aussi pour les provinces du Québec, de l’Ontario et pour le Midwest. «Cette organisation touche 100 % des corporations et des citoyens du Québec», a-t-il déclaré.

Pour l’avenir, il a deux priorités. La première est d’aller à la rencontre des communautés et d’améliorer leur compréhension de ce que fait le port. La deuxième consiste à demander aux parties prenantes ce qu’elles souhaitent voir améliorer dans les activités du port, notamment en termes de décarbonisation.

La décarbonisation «est la chose la plus importante à faire parce que c’est la bonne chose à faire», de dire M. Imbleau. Il ajoute que le port prévoit de s’impliquer en amont et en aval de son domaine opérationnel habituel pour accélérer le changement. Il veut que les clients choisissent Montréal ultimement pour son caractère écologique.

Problèmes de main-d’œuvre

M. Tirschwell a demandé si les grèves qui ont eu lieu au port ce printemps, et l’été précédent, ont nui à sa réputation. «C’est une préoccupation», a convenu M. Imbleau. «Notre réputation a été affectée et est affectée au niveau international en raison des grèves que nous avons eues ici. Nous sommes préoccupés par les négociations futures.»

Il s’est dit satisfait que le gouvernement fédéral ait compris l’importance fondamentale du port en promulguant une loi de retour au travail si rapidement cette année.

Mais il a également suggéré que cette période de crise dans les chaînes d’approvisionnement mondiales souligne réellement la valeur du rôle des ports, et les avantages de la collaboration de toutes les parties pour assurer le bon déroulement des opérations 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par année, «sans affecter les droits des employés ou des employeurs». Un port est un service public, a-t-il souligné. Les bénéfices d’une exploitation fluide reviennent aux utilisateurs, et non au port lui-même.

Contrecœur

Le port vient d’émettre la demande de qualification d’un opérateur pour le terminal de Contrecœur, en cours de développement à 40 kilomètres en aval de Montréal même.

Selon M. Imbleau, le nouveau terminal sera nécessaire car les installations actuelles sont presque à pleine capacité. «Un service public a l’obligation morale de construire des installations avant la parade», a-t-il déclaré.

Le port est à la recherche d’un partenaire d’exploitation qui partage son «ADN et sa philosophie de décarbonisation», et qui apporte de l’innovation et une connaissance du marketing au projet, de dire M. Imbleau. Il a ajouté qu’ils voulaient un partenaire qui propulsera le port à l’ère de la technologie pour le préparer à une croissance future. Il pense que le port sera en mesure de conquérir de nouveaux marchés en desservant le Midwest ainsi que l’Ontario et le Québec, grâce à son modèle d’affaires s’appuyant sur la rapidité d’exécution.

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