Québec investit dans le recyclage de batteries et veut serrer la vis aux producteurs

Les camions électriques deviennent de plus en plus courants, ce qui implique forcément la multiplication des batteries qui les alimentent et arriveront éventuellement en fin de vie utile.

Le plus souvent, il s’agit de batteries de type lithium-ion et le gouvernement du Québec annonce qu’il accorde une aide financière de 2 millions $ à l’entreprise Recyclage Lithion afin de réaliser les études préliminaires à la construction d’une usine permettant d’en valoriser le contenu.

L’actuelle usine de démonstration d’Anjou fera place à une usine commerciale d’une capacité 37 fois plus grande. (Photo : Recyclage Lithion)

Depuis 2020, Recyclage Lithion utilise une usine de démonstration à Anjou, dotée d’une capacité de recyclage de 200 tonnes de batteries par année, celle-ci ayant bénéficié d’une aide financière de 4,8 millions $ du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles.

Avec la construction d’une usine commerciale, l’entreprise prévoit une capacité de traitement annuelle de 7 500 tonnes métriques, soit l’équivalent de 20 000 véhicules électriques, indique le communiqué émis par le Ministère de l’Économie et de l’Innovation.

Recyclage Lithion a mis au point et breveté un procédé hydrométallurgique innovant, qui permet de recycler tous les types de batteries aux ions de lithium et de récupérer 95% des composantes en produits de haute pureté, tels que le lithium, le nickel, le cobalt, le manganèse et le graphite.

Le procédé réutilise les composantes recyclées dans la fabrication de nouvelles batteries aux ions de lithium, ce qui correspond aux principes de l’économie circulaire.

« C’est grâce à des projets d’avant-garde comme celui-ci que le Québec se distinguera davantage en tant que chef de file dans l’électrification des transports », a déclaré Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation.

À terme, Recyclage Lithion prévoit un déploiement international à grande échelle, qui se fera par l’octroi de licences à des partenaires. Son objectif est de mettre en opération plus de 20 usines de recyclage de batteries à travers le monde dans les 15 années à venir.

Responsabiliser les producteurs

La veille de cette annonce, soit le 14 octobre en fin d’après-midi, le ministre de l’Environnement Benoit Charette, avait présenté les grandes lignes d’un projet de règlement qu’il qualifiait lui-même de musclé, « visant à recycler adéquatement plusieurs nouveaux produits, dont les batteries de véhicules électriques, en les assujétissant au principe de la responsabilité élargie des producteurs (REP). »

Le ministère ne précise cependant pas qui est le « producteur » à responsabiliser, le fabricant de la batterie ou l’entreprise qui vend un camion doté de ces batteries.

Si le projet de règlement est adopté, le Québec deviendrait la première juridiction d’Amérique du Nord à imposer une règlementation visant la récupération et la valorisation de tels produits.

Le ministère de l’Environnement dit vouloir « responsabiliser davantage d’entreprises à l’égard des produits qu’elles mettent en marché et qui sont problématiques, ayant peu ou pas de débouchés au Québec et se retrouvant plus souvent qu’autrement dans les sites d’enfouissement. »

Il est question de fixer des taux de récupération minimaux à atteindre et des exigences minimales en matière de récupération et de recyclage des batteries. Selon le gouvernement, cette activité favorisera le développement d’expertise et d’entreprises locales.

Le projet de règlement prévoit étendre la REP aux batteries rechargeables de véhicules routiers 36 mois après son entrée en vigueur.

« Il est essentiel d’assujettir de nouveaux produits au principe de la REP, notamment les batteries de véhicules électriques, car leur nombre sera appelé à augmenter de façon très significative dans les prochaines années », estime le ministre Charette.

Les personnes et entreprises désirant faire entendre leur point de vue dans le cadre de la consultation publique sur le projet de règlement peuvent le faire via la page Web destinée à cette fin, en cliquant ici.

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