Réduction des émissions : « des cibles inatteignables » dit l’American Trucking Associations

Le président américain Joe Biden a présenté le 29 mars les plus récentes cibles de son gouvernement en matière de réduction des émissions polluantes, incluant celles provenant des camions lourds.

Ces cibles post-2030 sont tout simplement « inatteignables », dit l’American Trucking Associations (ATA) par voie de communiqué. L’ATA estime que de telles mesures auraient des conséquences sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et l’économie des États-Unis elle-même.

Le président et chef de la direction de l’ATA, Chris Spear, souligne par exemple le manque d’infrastructure de recharge pour suffire à l’électrification généralisée de l’industrie du camionnage et les limites du réseau de distribution d’électricité.

« Toute réglementation qui ne tient pas compte des réalités opérationnelles du camionnage mènera l’industrie et la chaîne d’approvisionnement des États-Unis à l’échec », a déclaré M. Spear.

L’ATA estime que forcer les flottes à miser, trop tôt,  uniquement sur les camions électriques – à batterie ou à pile à combustible hydrogène – serait une erreur puisque cette industrie en serait à ses débuts et n’aurait pas encore réellement fait ses preuves.

Les relais routiers misent sur le biodiesel

La National Association of Truck Stop Operators (NATSO), estime elle aussi que l’administration Biden met la charrue avant les bœufs, disant que des solutions alternatives existent déjà et doivent d’abord être mises de l’avant, comme le biodiesel et le diesel renouvelable.

« Un seul gallon de biodiesel réduit les émissions de près de 80 % comparativement au diesel [conventionnel] », fait valoir le groupe dans un communiqué émis peu après la présentation des objectifs du gouvernement américain.

La NATSO joint ses doutes à ceux de l’ATA quant à la capacité du réseau américain à recharger tous ces camions électriques, disant que la quantité d’électricité requise à un seul relais routier de bonne taille serait équivalente à ce que consomme une petite ville entière.

L’association conclut en disant que plutôt que de mettre l’accent sur une technologie unique de réduction des émissions, l’électrification, les autorités devraient les soutenir toutes, en proportion de leurs avantages relatifs sur le climat ainsi que de leur viabilité commerciale.

« Si l’Administration désire décarboner le camionnage lourd, la meilleure façon de s’y prendre à court terme est de mettre de l’avant de solides incitatifs à la consommation de carburants liquides renouvelables, qui respectent les règles actuelles sur les GES », dit la NATSO.