SAAQclic pas pour le camionnage

Flottes identifiées comme étant mises au rancart, processus d’immatriculation décrié, retards et lenteur comptent parmi les ratés déplorés par l’industrie du camionnage depuis la mise en œuvre de la nouvelle plateforme SAAQclic de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) le 20 février dernier.

«Les choses sont encore complexes dans certains cas», indique Marc Cadieux, PDG de l’Association du camionnage du Québec (ACQ). Parmi les récriminations des membres, il y a la lenteur du système et les rendez-vous fixés très loin dans le temps. Mais il y a aussi eu de mauvaises surprises pour certains transporteurs quand ils sont allés consulter leur dossier. « Avec stupeur, ils ont vu que leur flotte, ou une partie de leur flotte, était erronément identifiée comme étant mise au rancart», informe M. Cadieux.

«Nous redoutons de ne pas être en mesure de faire tous les renouvellements d’immatriculations d’ici le 31 mars si la situation ne s’améliore pas, et cela nous fait craindre une rupture dans la chaine d’approvisionnemnent.»

Le PDG de l’ACQ a exprimé aujourd’hui au cabinet de la ministre des Transport et du Développement durable, Geneviève Guilbault, ses préoccupations à l’égard du renouvellement des immatriculations au Québec. «Nous redoutons de ne pas être en mesure de faire tous les renouvellements d’immatriculations d’ici le 31 mars si la situation ne s’améliore pas, et cela nous fait craindre une rupture dans la chaine d’approvisionnemnent.»

Dans le cas des camions inscrits comme étant mis au rencart, la SAAQ a assuré l’ACQ que les corps policiers avaient dans leur système les véritables et authentiques renseignements d’immatriculation.

Disposant d’un canal de communication privilégié avec la SAAQ et reconnaissant «la grande collaboration de celle-ci», l’ACQ parvient à éteindre les feux les uns après les autres. «Nous tentons d’assister nos membres au fur et à mesure que des situations sont portées à notre attention», de dire Marc Cadieux.

«La SAAQ nous a demandé d’identifier immédiatement les cas problèmes pour qu’elle puisse les traiter manuellement. Tous les dossiers qui ont été portés à notre attention ont été traités à la pièce par la SAAQ. Nous savons qu’elle fait des mises à jour quotidiennes et qu’à mesure que ces mises à jour sont faites, les dossiers se règlent»,  rassure M. Cadieux.

Marc Cadieux, PDG de l’Associatoin du camionnage du Québec (Photo: ACQ)

Les transporteurs routiers ont jusqu’au 31 mars pour renouveler leurs immatriculations commerciales et/ou celles du Régime d’immatriculation international (IRP). L’ACQ confirme que certains membres ont éprouvé des problèmes de renouvellement de leurs immatriculations.

Le renouvellement des immatriculations est crucial pour les opérations des transporteurs, notamment parce qu’elles sont un préalable au renouvellement de permis spéciaux requis aux États-Unis. «Il faut absolument que les immatriculations au Québec soient renouvelées parce qu’elles sont utilisées pour délivrer les permis américains. Si ce n’est pas fait au 31 mars, des transporteurs pourraient avoir des problèmes à obtenir leurs permis pour le côté américain», explique Yves Maurais, directeur, Dossiers techniques et opérationnels pour l’ACQ.

Du côté de l’Association des mandataires en vérification mécanique du Québec (ASMAVERMEQ), on reconnaît des problèmes de connexion et d’Identification ainsi que la lenteur du système. Mais le plus grand inconvénient vient du fait que les mandataires doivent maintenant saisir dans le système les informations qu’ils ont dû colliger à la main durant les trois semaines au cours desquelles la SAAQ mettait sa plateforme en place.

«C’est très long pour eux de resaisir toutes les données d’inspections mécaniques dans le système. On parle d’une trentaine de minutes par inspection. Cela  prend beaucoup de temps et c’est des employés qui doivent faire le travail », déplore Simon Mercier, PDG de l’ASMAVERMEQ. 

Un transporteur qui a préféré garder l’anonymat dit avoir l’impression d’être revenu 30 ans en arrière. Il cite en exemple le processus à suivre pour immatriculer un camion loué.

Simon Mercier, directeur général de l’ASMAVERMEQ

Auparavant, ces camions partaient de l’entreprise de location avec une plaque en métal fixée au pare-chocs. «Maintenant, on leur attribue un papier d’immatriculation temporaire et la plaque en métal arrive 10 jours plus tard au siège social du transporteur », explique-t-il. «Mais si  on traverse la frontière avec ces camions sans plaque d’immatriculation en métal, sommes-nous à risque d’avoir des problèmes avec les autorités américaines? Tout le monde est stressé avec ça », lance notre interlocuteur, qui est aussi mandataire pour ses vérifications mécaniques et qui témoigne que le système est tellement lent «que les employés qui entrent les données doivent faire autre chose entre deux saisies d’information».

«On n’a pas tenu compte du tout de la réalité et des besoins des compagnies de transport. Tout a été fait en fonction des particuliers. On n’a pas pensé à l’industrie», déplore-t-il. «Je comprends qu’il fallait moderniser le système et je pense qu’ils [la SAAQ] sauront s’ajuster, mais nous payons entretemps le prix.»

«La note positive, c’est que lorsque tout sera finalement en place, il sera beaucoup plus facile de faire plus de transactions en ligne», prévoit Marc Cadieux.

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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