Selon FTR, une reprise lente et régulière arrive pour les transporteurs

Le secteur du camionnage présente un tableau contrasté, alors que rien ne laisse entrevoir la fin des taux plus bas à court terme, mais que l’on observe une amélioration progressive des conditions.

C’est ce qu’a déclaré Avery Vise, vice-président du transport routier pour la firme d’analyse FTR, en présentant les perspectives du marché du fret lors de la conférence annuelle de l’entreprise. Les transporteurs ont enregistré une baisse plus importante de leurs revenus au deuxième trimestre de cette année par rapport au deuxième trimestre de 2020, lorsque la pandémie avait écrasé les volumes de fret.

(Photo : iStock)

«Mais les revenus restent très élevés par rapport à ce qu’ils étaient avant la pandémie», a indiqué M. Vise.

Au cours des sept premiers mois de l’année, environ 55 000 interdictions d’exploitation ont été prononcées, principalement pour les flottes d’un ou deux camions, mais de plus en plus souvent pour des flottes de 100 camions ou plus.

«Oui, il s’agit avant tout d’un problème concernant les petits transporteurs, mais il y a eu une propagation. Il s’est étendu et est devenu un facteur important», affirme M. Vise.

L’utilisation active de camions, le baromètre de FTR pour évaluer la capacité  du marché, a probablement atteint son niveau le plus bas et devrait se rétablir à un «niveau assez stable et graduel», mais n’atteindra pas sa moyenne des 10 dernières années avant la fin de 2024.

En ce qui concerne les taux, M. Vise a déclaré que le marché au comptant est en baisse d’environ 4 à 5 % d’une année sur l’autre, mais qu’il a atteint son niveau le plus bas. «Nous prévoyons une amélioration constante qui deviendra positive d’une année sur l’autre d’ici le deuxième trimestre de l’année prochaine», indique Avery Vise, «mais qui sera beaucoup moins forte que ce que nous avons vu en 2019 d’ici à la fin de l’année prochaine.»

Les comparaisons d’une année sur l’autre pour les tarifs contractuels sont «mauvaises» et «vont rester mauvaises pour les exploitants pendant un certain temps.»

Selon M. Vise, il faudra attendre le milieu de l’année 2024 pour que les comparaisons d’une année sur l’autre deviennent positives, et il ne faudra pas attendre 2025 pour que la situation soit vraiment solide. Les taux restent supérieurs au niveau de 2018, mais cela ne tient pas compte de l’augmentation des coûts du matériel roulant et des salaires des chauffeurs.

Les perspectives pour les cargaisons de remorques fourgons sont stables, les cargaisons frigorifiques étant susceptibles de connaître une certaine croissance en raison de l’augmentation de la population et de l’emploi. Les chargements des camions à remorque plateau devraient connaître des difficultés.

Pour ce qui est de l’avenir, M. Vise prévient qu’une éventuelle grève de l’UAW au sein des principaux constructeurs automobiles pourrait entraîner une nouvelle détérioration des conditions de fret.

Le nombre de tonnes mille (une mesure qui tient compte non seulement des cargaisons, mais aussi de la distance parcourue) est en voie de diminuer de 0,8 % cette année.

«Nous estimons que le nombre de tonnes-milles par véhicule actif de classe 8 est encore assez faible et qu’il n’augmente pas beaucoup par rapport à la situation actuelle», souligne M. Vise. Cela s’explique par le fait qu’il y a plus de camions qui transportent la même quantité de marchandises.

«La réalité, c’est que nous n’obtenons pas le type de productivité du matériel auquel nous sommes habitués», ajoute-t-il.

Mais si vous êtes à la recherche de bonnes nouvelles, M. Vise vous propose ceci : «Le tarifs pour les charges complètes ne seront pas particulièrement élevés, mais nous ne verrons pas non plus ces taux s’effondrer davantage.»

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