TFI International connaît un fort 1er trimestre et réagit au ralentissement économique

TFI International affiche un bénéfice opérationnel record de 118,5 M$ pour le premier trimestre de 2020, soit une augmentation de 13 % par rapport au trimestre correspondant de l’exercice précédent, mais ses recettes ont commencé à ressentir les effets de la pandémie de la COVID-19.

L’entreprise a affiché un bénéfice net de 75,8 M$, en hausse de 16% comparativement à 65,1 M$ au premier trimestre de 2019. Le total des revenus pour le trimestre ont atteint 1,24 milliard de dollars, en hausse de 1% par rapport à la même période l’an passé. Cette hausse est principalement attribuable aux acquisitions d’entreprises, à la solidité de l’exécution dans l’ensemble de l’entreprise, à une approche allégée en actifs et aux mesures de réduction des coûts, rapporte la société.

Cependant, à la fin mars et au début avril, la demande a commencé à faiblir, alors que la pandémie de la COVID-19 a entraîné un arrêt de l’économie à l’échelle nord-américaine.

«Au début de mars, alors que la pandémie commençait à se propager, nous avons rapidement mis en œuvre des mesures de réduction des coûts dans le but d’aider TFI à se renforcer en vue de la reprise lorsque les conditions reviendront à la normale», a indiqué Alain Bédard, président du conseil, président et chef de la direction

TFI International procédé à une réduction de 5 à 15 % des salaires des cadres et de 15 % de la rémunération des administrateurs. Elle a mis en place la semaine de travail de quatre jours pour plus d’un millier d’employés à temps plein. La société a procédé une réduction de l’effectif que la direction prévoit être temporaire. Les employés visés seront admissibles à un programme de recouvrement de salaire à leur retour. Les incitatifs vont de 100 $ par semaine pour les quatre premières semaines, à 125 $ pour les quatre suivantes et à 150 $ par semaine par la suite, montant qui seront perçus à leur retour.

M. Bédard espère que le programme incitera le personnel mis à pied à reprendre le travail au besoin et qu’il aidera à compenser une partie des dépenses des employés mis à pied. Toutes les dépenses en immobilisations auxquelles la compagnie ne s’était pas déjà engagée ont été suspendues et elles seront réévaluées selon les conditions.

La pandémie de la COVID-19 a eu des effets sur les bénéfices de TFI à la fin mars et au début avril, a révélé M. Bedard lors d’une conférence téléphonique avec des analystes tenue le 22 avril.

Au cours des deux premières semaines d’avril, le segment des colis et des services de messagerie a enregistré une baisse de revenus de 30% en glissement annuel, le LTL a chuté de 39%  et le segment des charges complètes a perdu 20%. Le seul point positif se trouve du côté de la logistique, laquelle a grimpé de 12% au cours des deux premières semaines d’avril en raison de la demande croissante de commerce électronique et de fournitures médicales.

La société a pris des mesures pour protéger ses employés, notamment en limitant les visiteurs, en permettant à 70% de ses employés de travailler à domicile, en limitant les réunions en personne à un maximum de trois personnes et en augmentant la fréquence de nettoyage des espaces communs.

Les efforts visant à rationaliser les activités de transport LTL, durement touchées, se poursuivent et, à la fin avril, Canadian Freightways sera fusionné avec TST Overland Express. Jusqu’à 300 unités de matériel roulant seront enlevées et certains emplois seront supprimés.

«Nous devons nous ajuster au volume», a déclaré M. Bédard, ajoutant que la demande de LTL diminue chaque semaine en raison de la hausse du commerce électronique.

TFI a suspendu certaines petites acquisitions groupées alors qu’elle surveille la situation de la COVID-19. Les pourparlers pourraient reprendre plus tard cette année, mais Alain Bédard a déclaré qu’il n’y aurait pas d’acquisitions majeures cette année.

«Nous travaillions sur une transaction importante avant le virus, mais nous n’allons pas conclure d’accord majeur en 2020», a-t-il indiqué. « C’est trop risqué de ne pas savoir pendant combien de temps ce virus va rester avec nous.»

Alain Bédard a indiqué que TFI International est bien positionné pour traverser la tempête, grâce à son bilan solide et à sa stratégie d’allégement des actifs. Il voit émerger l’accélération du commerce électronique comme une tendance durable, car les clients qui évitaient traditionnellement les commandes en ligne s’y sont habitués durant le confinement.

«Certains consommateurs s’habituent au commerce électronique. Je pense que cela va agir comme un catalyseur. Il va se développer plus rapidement que s’il n’y avait pas eu le virus.»

Bien que les taux puissent être soumis à une certaine pression au deuxième trimestre, M. Bédard a indiqué ne pas avoir vu de transporteurs partir à la chasse au volume, peut-être parce qu’ils étaient trop occupés à gérer la crise de la COVID-19. De même, les expéditeurs ne changent pas de transporteurs pour profiter de tarifs plus bas, car ils se concentrent eux aussi sur la gestion de la crise.

La bonne nouvelle, c’est que TFI International a vu un peu ses volumes monter après la baisse soudaine du début avril.

« Nous avons trouvé une sorte de stabilité et, lentement, nous remontons», a déclaré M. Bédard.