Transport intelligent et mobilité durable : Québec injecte 23,7 millions $

Le gouvernement du Québec injecte 23,7 millions de dollars pour la mise en place de trois mesures issues du Plan d’action pour l’industrie du transport terrestre et de la mobilité durable, lequel est doté d’une enveloppe de 118 millions de dollars répartie sur cinq ans.

La vice-première ministre, ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation et ministre responsable de la Stratégie numérique, Mme Dominique Anglade, en a fait l’annonce aujourd’hui.

Partage de données centré à Montréal

Une aide financière de 1,2 millions $ est versée à l’organisme Jalon (le nom complet est Jalon Montréal) pour lui permettre d’implanter une stratégie de partage de données et d’expérimentation en mobilité intelligente et durable.

Selon le communiqué émis par le gouvernement du Québec, cette contribution – dont on ignore pour l’instant s’il s’agit d’un prêt ou d’une subvention – « permettra à l’organisme de déployer un espace virtuel favorisant l’échange et le croisement de données en mobilité au sein d’une même infrastructure, et ce, au bénéfice des chercheurs et des entreprises souhaitant favoriser le développement de nouveaux produits et services. »

Plusieurs risquent de sourciller à la vue du caractère très montréalais de ce volet de l’annonce. Sur le site Web de Jalon Montréal, le PDG Jean-François Tremblay présente un énoncé de mission dans lequel il est exclusivement question de Montréal, qualifiée de « laboratoire à ciel ouvert » des questions de mobilité durable et de transport intelligent. Il a été impossible de communiquer avec M. Tremblay, l’outil prévu à cet effet sur le site Web de l’organisation étant inopérant et le site lui-même n’affichant aucune coordonnée téléphonique ou courriel en fin d’après-midi du 1^er août.

6,5 millions $ pour le programme Podium transport

STIQ (Sous-traitance industrielle Québec) recevra une aide financière de 6,5 millions de dollars pour la réalisation du programme Podium transport. Cette initiative, qui vise l’accroissement de la compétitivité des PME, permettra de soutenir 140 projets d’amélioration dans 65 entreprises de l’industrie des équipements de transport terrestre.

Appel de projets réservé aux fabricants

Le gouvernement du Québec lance un appel de projets mobilisateurs dans le domaine de l’intelligence en transport. Selon le gouvernement, l’objectif serait d’accélérer l’innovation et son intégration dans des solutions qui « conféreront un avantage concurrentiel aux entreprises du Québec et qui susciteront d’importantes retombées économiques et sociales. » Le gouvernement investira jusqu’à concurrence de 16 millions de dollars dans cet appel de projets, une somme qui servira à soutenir la réalisation d’un ou plusieurs projets mobilisateurs.

Il est à noter que l’industrie québécoise des équipements de transport terrestre représente 620 entreprises, lesquelles génèrent près de 32 000 emplois et des ventes annuelles de 10,2 milliards de dollars. Par ailleurs, cette industrie engendre annuellement 3,8 milliards de dollars d’exportations hors Québec.

L’appel de projets concerne les initiatives du domaine de l’intelligence en transport terrestre, plus précisément celles visant le développement de véhicules connectés, autonomes ou intelligents; de composants (matériels ou logiciels) de connectivité ou d’intelligence pour véhicules; d’équipements et de solutions de connectivité pour infrastructures de réseaux de transport; de solutions logicielles et d’applications visant à améliorer la mobilité.

Selon les premières constatations, seuls les fournisseurs de matériel destiné au transport sont visés par cette série d’initiatives gouvernementales, pas les entreprises de transport innovantes en matière de mobilité durable ou de transport intelligent. Sur le site destiné au dépôt de projets, il est indiqué : « Sont admissibles les entreprises privées à but lucratif ayant un établissement manufacturier ou de développement de logiciels, actif au Québec depuis au moins un an. »

Les responsables des communications aux cabinets des ministres Anglade (Économie), Fortin (Transports) et Coiteux (Affaires municipales et Occupation du territoire) n’ont pas retourné les appels de Transport Routier afin de clarifier le rôle que seraient appelées à jouer les entreprises de transport, qui sont pourtant les utilisatrices de ces technologies.