Un coup d’oeil sur les camions de poids moyen de Peterbilt et sur l’usine québécoise qui les fabrique

Paccar exploite à Sainte-Thérèse l’un des joyaux industriels du Québec, une usine de 425 000 pieds carrés où sont fabriqués des camions Peterbilt et Kenworth de poids moyen. Récemment, à l’invitation de Peterbilt Motors, nous avons eu l’occasion de visiter ces installations modernisées et de prendre le volant des nouveaux modèles de poids moyen du fabricant sur la piste du centre d’essais de PMG Technologies, à Blainville.

L’usine de Paccar à Sainte-Thérèse a été construite en 1998-1999, elle engage 1000 travailleurs et, depuis son ouverture, plus de 245 000 camions y ont été assemblés. En raison des difficultés de la chaîne d’approvisionnement et du manque de plusieurs composants pour compléter les camions, le rythme actuel de fabrication est réduit à 40 camions par jour, sur une possibilité de 75 camions par quart de travail.

Une variété de Peterbilt de poids moyen était disponible pour des essais sur piste. (Photo : Steve Bouchard)

Dans la gamme Peterbilt, l’usine de Sainte-Thérèse construit les modèles de poids moyen 535, 536, 537 et 548. Il s’agit d’une des usines les plus modernes de Paccar. On n’y trouve pas d’entrepôt, mais 31 portes dans quatre zones de réception.

L’ajout d’une section complètement robotisée pour la fabrication des nouvelles cabines de 2,1 mètres compte parmi les mises à jour les plus impressionnantes de l’usine qui abritait à l’origine l’entreprise de fabrication de souffleuses à neige Sicard.

Depuis 2020, les nouvelles cabines sont fabriquées dans la nouvelle cellule robotique où des robots, dont la tête d’outillage peut être changée pour transporter des pièces, percer ou installer des rivets, travaillent dans une synchronie parfaite.

L’usine reçoit les pièces génériques de ses fournisseurs et celles-ci sont modifiées selon les options que les clients commandent. L’usine de Sainte-Thérèse est la seule de Paccar en mesure de faire la découpe au laser, technologie qui permet aussi de percer un trou à la seconde.

La grande question qui se pose présentement : l’usine fabriquera-t-elle éventuellement des camions électriques? «Nous cherchons toujours de nouvelles avenues pour l’électrification. Nous avons déjà des modèles électriques et nous voulons évidemment électrifier des camions de poids moyen, mais nous n’avons aucune date en vue en ce qui a trait à Sainte-Thérèse», a expliqué Tim Olson, directeur des relations publiques de Peterbilt.

Tours de piste et tour du véhicule

Après la visite d’usine, nous nous sommes rendus sur la piste d’essai principale de PMG Technologies à Blainville. Il s’y trouvait des exemplaires de la nouvelle gamme de camions de poids moyen de Peterbilt, en plus d’un magnifique nouveau Peterbilt 579 Ultraloft.

Phil Hall, directeur du marketing des poids moyens pour Peterbilt, m’a accompagné pour quelques tours de piste et pour un walk around d’un modèle 536 de classe 6.

Première impression en montant à bord : la visibilité est excellente. Les surfaces vitrées sont vastes et le capot est très incliné, donnant l’impression de voir directement devant le véhicule. «C’est un aspect important pour un camion de cueillette et livraison en ville», de m’expliquer Phil Hall, précisant que le parebrise est 64 % plus grand, et les glaces latérales 35 % plus grandes que sur le modèle équivalent précédent de Peterbilt.

Autre constat : la cabine est vraiment silencieuse. Aucun bruit de vent ne pénètre dans la cabine et on entend à peine le ronronnement du moteur. M. Hall m’explique que la prise d’air est montée sur le moteur et non sur la paroi pare-feu, ce qui réduit considérablement les vibrations. Nous avons pu discuter normalement à vitesse de croisière.

Beaucoup de travail a été mis sur l’écran d’affichage numérique de sept pouces qui se dresse derrière le volant pourvu de commandes multifonctions de style automobile, qui permet aux conducteurs d’avoir une foule de commandes au bout des doigts.

«Cela permet de toujours garder les yeux sur la route. C’est très important, car les distractions causent des accidents. Parfois, la sécurité tient à des petits détails», souligne M. Hall.

Un exemple? Contrairement au rétroéclairage bleu – couleur qui fatigue les yeux – que l’on retrouve généralement dans les écrans d’affichage des véhicules, celui des Peterbilt de poids moyen est de couleur ambre, couleur à laquelle les yeux s’ajustent facilement et qui ne fatigue pas la vue.

Le panneau B du tableau de bord a été conçu à partir des commentaires des clients. «L’apport des clients a été très important dans la conception de ce camion. Des clients qui proviennent autant du segment de la cueillette et livraison que du secteur vocationnel», souligne Phil Hall. «Ils ont des besoins très différents.»

Des clients attentifs lors de la description des caractéristiques des Peterbilt de poids moyen. (Photo : Steve Bouchard)

L’emplacement du bouton des freins pneumatiques fait partie des éléments les plus importants. Il était primordial qu’il soit à portée de main et positionné de manière à ce que toute la force du bras soit utilisée lors de son utilisation. «Lors des cueillettes et livraisons, ce bouton est utilisé 60 fois par jour, alors s’il est mal positionné, le poignet se fatiguera et il peut s’ensuivre des blessures comme des tendinites.»

Les commandes les plus utilisées sont placées les plus près du conducteur, alors que celles auxquelles on touche peu durant la journée – comme la radio, la climatisation/chauffage – sont plus en retrait.

Il n’y a pas de boite à gants à proprement parler, mais plutôt un compartiment de rangement «car les clients ont dit que le panneau d’ouverture des boites à gants a tendance à briser ou à claquer».

Tous les camions Peterbilt de poids moyen sont pourvus de la nouvelle cabine en aluminium d’une largeur de 2,1 mètres et d’une hauteur de toit de 74 pouces pour la version à toit plat, et de 78 pouces pour le toit incurvé (quatre pouces de plus que la version antérieure). La nouvelle cabine est huit pouces plus large que celle de la génération précédente et permet à trois adultes de s’assoir confortablement.

Peterbilt a opté pour un réservoir en forme de D qui permet de mettre un volume maximum de carburant. Juste devant, le marchepied en forme d’escalier, déphasé et plus près du sol, permet d’accéder à la cabine de façon sûre et ergonomique. Les marches sont aussi antidérapantes et ajourées afin qu’aucun débris ne puisse s’y accumuler.

Trois configurations de capot sont offertes. Le capot en composite en trois parties est facile à ouvrir : il nécessite 15 livres d’effort de traction comparativement à 65 livres pour le modèle antérieur. Un dispositif de verrouillage évite que le capot ne se referme par inadvertance.

Conscients de l’importance de faciliter l’entretien et de maximiser le temps de productivité, les ingénieurs de Peterbilt ont développé une option de parechoc en trois parties qui permet de ne changer que la section endommagée en cas de bris. La conception des phares permet de changer une ampoule en moins de cinq minutes, le radar anticollision avant est protégé dans le parechoc afin d’éviter d’avoir à le recalibrer en cas de collision et les miroirs sont montés sur la cabine et non sur la porte afin d’assurer une plus grande stabilité à long terme.

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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