Un embrayage par courriel?

Eaton matérialise son intérêt pour la technologie de l’impression 3D (ou fabrication additive), qui permet d’usiner des pièces à partir de fichiers informatiques dont les paramètres sont transmis à une machine qui additionne des couches successives de matière première pour former l’objet désiré.

La division aéronautique d’Eaton a en effet annoncé ce matin qu’elle utilisera l’impression 3D pour la fabrication de soupapes d’aluminium destinées à des aéronefs d’entraînement. Ce qui requérait auparavant 22 pièces a été regroupé en deux pièces imprimées seulement. Le processus de fabrication additive permet d’améliorer la précision ainsi que de diminuer le poids des pièces fabriquées, précise Eaton.

Les pièces seront produites à l’Additive Manufacturing Center of Excellence d’Eaton, à Southfield dans le Michigan. L’expertise acquise par Eaton en impression 3D pour l’industrie aérospatiale pourrait fort bien migrer vers ses activités de production de composantes pour camions.

D’ailleurs c’est ce que laisse entendre Katie Kennedy, du service des communications de la multinationale, lorsqu’elle répond, en réponse aux questions de Transport Routier : « Le centre d’excellence en fabrication additive d’Eaton appuie chacune de nos unités d’affaires. »

Cummins tâte elle aussi de l’impression 3D pour la production de pièces à faible volume. Elle annonçait en avril dernier avoir investi des sommes substantielles pour se doter de nouveaux équipements plus sophistiqués qu’auparavant, provenant de la firme GE Additive.

« Cette technologie a le potentiel de procurer à nos clients une méthode de production plus rapide et moins coûteuse qui, en bout de ligne, utilise moins d’énergie. Cela signifie que nous pouvons mieux servir notre clientèle et réduire notre impact environnemental », déclarait alors Tim Millwood, vice-président de la division manufacturière mondiale de Cummins.

Le fabricant de pneus Michelin envisage lui aussi l’utilisation de l’impression 3D pour remettre à neuf des bandes de roulement usées, a indiqué le vice-président Laurent Bourrut, rencontré dans la foulée du sommet Movin’On tenu à Montréal récemment.

Reste à savoir comment l’industrie du camionnage saura tirer son épingle du jeu dans un contexte d’impression 3D. D’une part elle peut réaliser des économies sur ses pièces de rechange mais, d’autre part, l’impression 3D repose beaucoup sur les économies de frais de transport qu’elle permet de réaliser alors que c’est la source même de revenus des compagnies de camionnage.

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