Une cascade d’erreurs a mené au décès d’un mécanicien sous une benne

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a dévoilé aujourd’hui les conclusions de son enquête sur un accident du travail survenu le 4 juin 2019, à Saint-Ferréol-les-Neiges, et ayant coûté la vie à un mécanicien qui, incidemment, était le propriétaire de l’entreprise qui a cessé ses activités depuis.

Le jour de l’accident, la victime a entrepris des travaux visant à remplacer une soupape pneumatique défectueuse sur le camion à benne basculante qui était stationné devant le garage. Pour accomplir cette tâche, il s’est placé à la hauteur des deux essieux arrière, entre le châssis et la benne, qui était alors levée environ au tiers de sa hauteur.

La conductrice du camion, qui ignorait que des réparations seraient effectuées sur le véhicule ce matin-là, est arrivée quelques instants plus tard.

Elle s’est installée au poste de conduite sans apercevoir le mécanicien et elle a actionné les commandes pour faire descendre la benne, causant le décès de son collègue et patron.

L’enquête de la CNESST conclut que le manque de mesures de contrôle des « énergies dangereuses » – dans ce cas le cylindre hydraulique de la benne – a « exposé le travailleur à un danger d’écrasement lorsqu’il travaillait entre la benne et le châssis du camion. »

Comme c’est le cas de bien des accidents, plusieurs facteurs se sont combinés pour qu’il survienne.

Selon la CNESST, ce genre de travaux devrait se faire à partir d’une fosse de réparation ou d’un pont élévateur, où la position de la benne n’aurait pas eu le même impact. Et lorsque ce genre d’équipement n’est pas disponible, il est recommandé « d’utiliser la béquille de sécurité de la benne et d’indiquer, à l’aide d’une mention visible, qu’une intervention est en cours sur le véhicule », ajoute l’agence gouvernementale.

Il est également recommandé d’éteindre le moteur du véhicule et de conserver la clé de contact sur soi pendant la durée les travaux, conclut la CNESST.

La CNESST transmettra le rapport d’enquête à l’Association nationale des camionneurs artisans Inc., à l’Association du camionnage du Québec ainsi qu’à l’Association des routiers professionnels du Québec pour informer leurs membres des conclusions de l’enquête, ainsi que pour les sensibiliser à l’importance d’utiliser la béquille de sécurité lorsqu’une intervention doit être effectuée sous la benne en position levée.

Le rapport d’enquête sera également diffusé dans les établissements de formation offrant les programmes d’études Mécanique de véhicules lourds routiers et Transport par camion pour sensibiliser les futurs travailleurs.

De plus, de manière à éviter qu’un tel accident se reproduise, une intervention de la CNESST est en cours auprès des fabricants de camions à benne pour s’assurer, entre autres, que l’information sur l’utilisation des équipements de contrôle des énergies soit connue et mise à la disponibilité des utilisateurs.

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