Une manœuvre de déchargement « déficiente et improvisée » a causé le décès d’un manutentionnaire, dit la CNESST

Le 3 mars dernier, un manutentionnaire d’une entreprise de contrôles industriels de Kirkland a perdu la vie lors du déchargement d’un chariot élévateur livré par une entreprise de remorquage. La CNESST vient de livrer les conclusions de son enquête sur le funeste accident.

Le jour du drame, le chauffeur d’une entreprise de remorquage est venu livrer un chariot élévateur à l’établissement industriel de l’ouest de Montréal. En prévision du déchargement du chariot se trouvant sur la plateforme de sa remorqueuse, le chauffeur a reculé au quai de transbordement, a retiré tous les arrimages et a détaché le câble du treuil.

Photo de surveillance d’une remorqueuse avec un chariot élévateur sur sa plateforme.
Arrivée de la remorqueuse au quai de déchargement. (Photo tirée du rapport d’enquête de la CNESST)

Étant donné que les dimensions de la porte du quai ne permettaient pas d’effectuer le déchargement du chariot, le chauffeur a déplacé sa remorqueuse pour le décharger au sol, près de la porte de garage.

Alors qu’il amorçait les manœuvres d’inclinaison de la plateforme, le manutentionnaire de l’entreprise cliente est monté sur celle-ci pour accéder au poste de commande du chariot élévateur et a désengagé le frein de sécurité.

Le chariot s’est alors déplacé vers l’arrière, a basculé et s’est renversé. Le travailleur a été éjecté de son poste, a été frappé par la structure du chariot et s’est écrasé sur le sol.

Les secours ont été appelés sur les lieux, et le travailleur a été transporté à un centre hospitalier, où son décès a été constaté.

Causes et suites de l’enquête

L’enquête a permis à la CNESST de retenir trois causes pour expliquer l’accident, dont la procédure de déchargement de l’entreprise de remorquage, jugée « déficiente et improvisée », qui a exposé le travailleur à un danger de heurt lors du renversement du chariot.

Le désengagement du frein de sécurité du chariot élévateur et le manque de supervision des travailleurs seraient également à blâmer.

La CNESST a exigé de l’entreprise de remorquage qu’elle mette en place une procédure pour encadrer une situation de chargement et de déchargement d’un appareil de levage de type chariot élévateur de la plateforme d’une remorqueuse. Celle-ci s’est conformée à l’exigence.

Il est également recommandé qu’aucun travailleur ne prenne place sur une plateforme de remorqueuse pendant les manœuvres d’inclinaison de celle-ci.

À des fins de sensibilisation et de prévention, la CNESST va transmettre les résultats de son enquête aux associations sectorielles concernées ainsi qu’aux centres gouvernementaux (CFTR et CFTC) qui forment des camionneurs.

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