Vers de nouveaux connecteurs électriques pour les semi-remorques

Un autre connecteur électrique pourrait voir le jour alors que les fabricants cherchent le meilleur moyen d’alimenter et de faire fonctionner une gamme croissante de dispositifs de remorques.

À la fin des années 1990, les ingénieurs ont réussi à utiliser des connecteurs SAE J560 à sept broches  (les câbles électriques entre les tracteurs et les clignotants de remorque) pour prendre en charge les témoins du système ABS.

Mais, au cours des années suivantes, nous avons assisté au déploiement d’options aussi diverses que des capteurs d’extrémité de roue, des caméras et des systèmes de sécurité. Chacune d’entre elles doit transmettre son propre ensemble de signaux, de la remorque au tableau de bord.

L’Europe a établi des normes pour les connecteurs à 15 broches et cherche à les compléter avec des connecteurs à sept broches. L’Amérique du Nord pourrait-elle suivre? (Source: AETC)

«Nous assistons présentement à d’importants changements», de dire le consultant Paul Menig, PDG de Business Accelerants et président de deux groupes de travail qui étudient ces enjeux pour le Technology and Maintenance Council (TMC) de l’American Trucking Associations.

Plus de 30 % des flottes utilisent déjà des connecteurs supplémentaires pour alimenter et faire fonctionner du matériel tel que des hayons, des lampes stroboscopiques et des moteurs pour l’hydraulique et les treuils, a-t-il ajouté lors d’une présentation en ligne pour l’Association de l’équipement de transport du Canada (AETC).

 «Il y a lieu de mettre en place  certaines formes de normes et d’accords … Il y a beaucoup de solutions différentes qui ont été proposées.»

Plus de broches, plus de cordons et du sans fil

Les solutions proposées comprennent des connecteurs comptant plus de broches, des cordons supplémentaires et même des réseaux sans fil pour aider à répondre à la demande.

Les différents fabricants ont déployé leur propre matériel exclusif pour effectuer les connexions. Mentionnons par exemple Peterson Pulse, qui connecte les capteurs grâce à un boîtier monté sur la remorque, l’écosystème SmartBridge de Truck-Lite, qui communique avec divers appareils, et AirBoxOne de Drov Technology.

Mais les connexions qui sont adoptées comme la norme seront prêtes à être utilisées avec un vaste choix d’équipements.

En Europe, l’une des solutions est apparue sous la forme de cordons pourvus d’un connecteur à 15 broches dont  deux sont  non désignées pour les communications à haut débit.

De nombreux fabricants de freins et de véhicules ont également des racines européennes, d’ajouter Dave Engelbert, spécialiste en ingénierie chez Haldex. «J’ai l’impression que cela aura encore une certaine influence à l’avenir, car je ne pense pas que les entreprises européennes vont nécessairement vouloir répondre à une norme différente.»

Jost International a développé un système qui intègre des connecteurs dans la sellette d’attelage. Il est actuellement produit en Europe. (Illustration: Jost International)

Mais il y a aussi des efforts visant à repenser entièrement les connexions.

ZF expérimente une variante de la fiche J560 qui comprend un connecteur supplémentaire pour prendre en charge les données. Et Cole Hersee travaille sur un connecteur à 13 broches qui comprend quatre broches pour les communications CAN et deux autres broches pour l’alimentation auxiliaire.

 «Le connecteur à 13 broches offre une compatibilité ascendante et descendante avec le J560 et il a fait ses preuves sur le terrain», explique M. Engelbert, en évoquant l’un des avantages. Mais il n’est pas parfait. Les petites broches branchées sur un connecteur J560 traditionnel peuvent ne pas être aussi bien scellées contre les éléments, poursuit-il.

Jost International a même trouvé un moyen d’intégrer les connexions nécessaires dans les sellettes d’attelage au moyen d’une prise qui permet de connecter les tracteurs et les remorques pendant que les chauffeurs restent dans la cabine.

 «C’est comme une prise USB géante», explique Israel Hildebrandt, vice-président de Jost International – ingénierie, au sujet du système actuellement produit en Europe. Les broches glissent dans un récepteur monté sur la plaque de protection d’une remorque ou sur la plaque d’attelage

Les connecteurs standard, cependant, rendent les équipements plus facilement interchangeables et promettent des avantages tels que des communications sécurisées, des flux de données réguliers pour les systèmes de sécurité ainsi qu’un certain niveau de confiance face à des défis comme la corrosion.

«Tous ces systèmes doivent être évalués en fonction d’une série de critères», de poursuivre M. Menig.

Répondre aux futurs besoins

Ils devront également répondre à des besoins en cours de réalisation.

Toujours selon M. Menig, les systèmes de sécurité en évolution pourraient voir des remorques communiquer avec les véhicules derrière elles, pour favoriser des distances de suivi plus serrées pour le suivi en peloton, par exemple, optimisant la consommation de carburant. Peut-être même qu’ils pourraient déclencher les systèmes de sécurité des automobiles lorsque ces véhicules s’approchent trop près des barres anti-encastrement.

À la recherche d’une nouvelle génération de connecteurs électriques rétro-compatibles avec le matériel existant, l’Europe explore des normes comprenant un connecteur ISO 12098 à 15 broches ainsi qu’un connecteur ISO 7638 à sept broches. Deux des broches du connecteur à 15 broches seraient consacrées à la communication, tandis que son équivalent à sept broches comprendrait également un bus de données CAN.

«Chacun de ces bus se trouve dans un connecteur séparé. Ils ne sont pas regroupés», d’ajouter M. Engelbert. «Si nous commençons à regrouper les bus ensemble, cela pourrait créer des problèmes.»

Les demandes croissantes ne sont pas toutes facultatives. Les autorités européennes envisagent de rendre obligatoires les systèmes de détection d’objets à partir de juillet 2022. Ces signaux devront parvenir au camion d’une manière ou d’une autre. Ajoutez à cela une vue vidéo à 360 degrés et les connecteurs devront prendre en charge des vitesses de données de type Ethernet.

 «Il va falloir beaucoup d’efforts et de ressources pour développer ce système Ethernet, et cela va coûter cher», de dire M. Engelbert.

Des solutions potentielles pourraient être trouvées en regardant au-delà des seules différences géographiques. L’industrie des véhicules récréatifs, par exemple, a déjà développé des normes RV-C pour un connecteur J1939 qui peut fournir des flux vidéo.

M. Engelbert fait également référence aux équipements agricoles qui comprennent un connecteur ISO 12098 à 15 broches et un connecteur ISO 7638 à sept broches. «Ils ont travaillé sur une solution Ethernet, et ils sont beaucoup plus avancés que nous», a-t-il dit.

Les leçons potentielles ne s’arrêtent pas là. L’industrie agricole se détourne déjà des solutions sans fil en raison de problèmes à maintenir les signaux requis.

 «Le sans-fil n’est pas une solution pour les communications critiques», conclut-il. «En tant qu’industrie, nous pourrions suivre la même voie et nous pencher sur le sans-fil et constater que nous avons des problèmes avec ce système.»

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