Viser l’excellence avec les Olympiades en mécanique de véhicules lourds à Vaudreuil-Dorion

C’est le lundi 13 février dernier que s’est tenu, au Centre de formation professionnelle (CFP) Paul-Gérin-Lajoie de Vaudreuil-Dorion, le volet mécanique de véhicules lourds des Olympiades des métiers pour la région Montérégie-Ouest. Seul représentant de sa région, le centre enverra donc son gagnant participer aux Olympiades québécoises en mai prochain, à Québec.

Le vainqueur du volet provincial ira ensuite à Winnipeg pour les Olympiades pan-canadiennes des métiers et technologies, lesquelles rassembleront tous les gagnants provinciaux et territoriaux participants. Encore une fois, le gagnant aura le privilège de participer au Mondial des métiers dont la date et le lieu restent à déterminer.

Un concours pour niveler par le haut

Coordonnées par Compétences Québec, ces Olympiades, qui sont par ailleurs réservées aux élèves inscrits dans un programme de formation professionnelle, servent à stimuler et valoriser ce type de formation dispensé au Québec. Autrement dit, ce concours veut prouver l’importance de l’enseignement et la qualité des diplômes pour le marché du travail québécois.

Les huit participants au volet Mécanique de véhicules lourds.
(Photo: Christian Bolduc)

Animé et porté par Dominique Aumais, un enseignant en mécanique de véhicules lourds routiers et engins de chantier, le concours au CFP Paul-Gérin-Lajoie a mis en scène huit élèves qui terminent leur programme dans les prochaines semaines.

Quatre épreuves sont imposées aux participants durant cette journée de compétition, lesquels ont une heure par thème pour résoudre les problèmes posés par les enseignants: hydraulique, moteur, différentiel et charge et démarrage.

Les juges, triés sur le volet, sont des professionnels de l’industrie et des commanditaires de l’événement. Ce sont eux qui offrent de généreuses bourses et des cadeaux aux élèves. Pour des raisons évidentes d’éthique, de crédibilité et d’impartialité, les enseignants assurent une bienveillante neutralité durant le déroulement de l’Olympiade.

On s’assure ainsi que le gagnant est vraiment celui qui a le mieux réussi les quatre épreuves.

Un gagnant humble et confiant

Parlant du gagnant de cette année, il se nomme Matis Blais. Originaire de Lachute, Matis est un jeune homme réservé, affable, souriant, calme et confiant en ses moyens. Cette confiance vient, en partie, de son environnement familial.

Matis Blais.
Photo: Christian Bolduc

« Mon oncle et mon grand-père sont des mécaniciens, alors j’ai grandi en faisant et en aimant la mécanique. Faire une carrière en mécanique de véhicules lourds (engins de chantier) a été un choix naturel pour moi. J’aime la machinerie lourde, et j’ai appris à aimer les moteurs et l’hydraulique durant ma jeunesse. D’ailleurs, c’est en deuxième année, lorsqu’on s’attaque aux cours spécialisés, que j’ai développé un intérêt particulier pour ces grosses pièces ».

Ne sachant pas trop à quoi s’attendre lors du concours provincial, sauf « que ça risque d’être plus difficile », a-t-il avoué, il sait que ses enseignants seront là pour l’aider dans sa préparation.

Valoriser la formation professionnelle… et ses élèves

Les enseignants. On en parle peu, mais ils sont importants dans le cheminement des élèves. Mais pas seulement. Au CFP Paul-Gérin-Lajoie, l’encadrement est partout omniprésent, humain et calqué sur les exigences du marché du travail.

Pourquoi?

Laissons Guylaine Dumont répondre à cette question: « Nous voulons, au CFP, que les élèves développent leur sens des responsabilités. S’ils doivent manquer un jour de formation, par exemple, on leur demande de nous avertir comme s’ils étaient déjà en situation d’emploi ».

Pour celle qui est conseillère en formation scolaire au CFP Paul-Gérin-Lajoie, c’est-à-dire la personne qui assure le suivi académique auprès des élèves, l’assiduité et la motivation sont deux qualités à maîtriser ou à acquérir. Elle précise qu’une journée d’absence retarde l’élève, car la formation est dispensée par blocs thématiques continus:

« S’il s’absente pour quelques jours, poursuit Mme Dumont, l’élève prend du retard, notamment si un bloc de formation ne dure qu’une petite semaine. Notre rôle est alors de comprendre et régler les raisons pour lesquelles il s’est absenté afin qu’il puisse reprendre et terminer sereinement son programme. »

L’importance d’obtenir son diplôme

Si le CFP assure un encadrement serré auprès de ses élèves, ce n’est pas seulement pour leur transmettre le sens des responsabilités. Il y a le facteur humain qui entre en ligne de compte. Des élèves démotivés, d’autres qui ont besoin d’argent, et les autres qui se laissent convaincre d’accepter de bons salaires en entreprise avant d’avoir obtenu leur diplôme peuvent, en tout temps, confier leurs craintes et leurs problèmes à un enseignant de confiance. Celui-ci pourra le référer, au besoin, au personnel non-enseignant pour l’épauler.

« Je remarque, depuis une dizaine d’années, note Mme Dumont, que les élèves sont aujourd’hui plus enclins à exprimer leurs émotions, leur réalité et leurs dilemmes existentiels qu’auparavant ». Cette nouvelle sensibilité aide les interventions et la résolution de problèmes à l’interne. Malgré tout, certains obstacles, plus complexes, exigent une converge de ressources diverses pour s’assurer que l’élève ne décroche pas.

C’et ce que Anik Savoie, qui est directrice adjoint au CFP Paul-Gérin-Lajoie, avoue spontanément que « Des élèves, pour des raisons pécuniaires, personnelles ou par simple appât du gain à court terme, quittent leur formation avant la fin pour intégrer le marché du travail. Même si cette décision va dans le sens contraire de leurs intérêts à long terme (connaissances, salaires, expertise, compétences), certains le font quand même ».

Éviter un recrutement précoce

Mme Savoie indique, du même souffle, que les entreprises qui tentent d’embaucher des élèves avant la fin de leur formation ne rendent service à personne à long terme. Bien que le CFP Paul-Gérin-Lajoie soit bien au fait de la pénurie de mécaniciens dans le marché et la nécessité, pour faire rouler l’entreprise, de combler rapidement les postes disponibles, la somme et la diversité de ses connaissances augmentent considérablement l’attractivité d’un diplômé auprès des entreprises qui recrutent.

Le CFP préconise plutôt, dans des cas comme ceux-là, une offre accrue d’emplois à temps partiel aux élèves intéressés. « Autour de 18h par semaine, précise Mme Dumont, avec une promesse d’embauche une fois son diplôme obtenu, est une idée raisonnable et souhaitable ».

C’est aussi le message envoyé par le ministre québécois de l’Éducation, Bernard Drainville, le 13 février dernier, alors qu’il présentait son plan quinquennal pour la formation professionnelle. Son objectif: 30 000 diplômés et 81,3 millions de dollars.

L’enseignant Dominique Aumais remet le prix Santé et sécurité à Hocine Tahli.
(Photo: Christian Bolduc)

Rédacteur professionnel depuis plus de 15 ans, Christian possède une expérience considérable à titre de journaliste spécialisé en transport, notamment à titre de directeur de la rédaction de L'Écho du transport, magazine aujourd'hui disparu, et de Transport durable magazine.

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