Prix de l’essence en 2011

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La hausse moyenne de 20 % du prix d’un litre d’essence à la pompe à Montréal, à Québec et à Sherbrooke en 2011 comparativement à 2010 représente assurément le fait marquant dans le bilan 2011 de l’essence de CAA-Québec. Ainsi, dans ces trois villes les automobilistes ont dû débourser en moyenne 20 cents de plus que l’année précédente pour chaque litre d’essence, ce qui a représenté 450 $ de plus annuellement pour un propriétaire d’une Dodge Caravan et 310 $ pour une Honda Civic qui ont parcouru 20 000 km.

La marge au détail augmente
Bien qu’elle soit en partie attribuable à la hausse des indicateurs pétroliers qui influencent directement le prix à la pompe, c’est-à-dire le prix du baril de pétrole ainsi que de l’essence raffinée, cette hausse du prix de l’essence à la pompe est aussi due à l’augmentation de la
marge au détail moyenne.
Ainsi, les détaillants de la région de Montréal ont prélevé en moyenne 5,8 cents, soit 16 % de plus que l’an dernier, pour chaque litre d’essence vendu. À Québec, l’augmentation de cette marge a été de 5 % pour atteindre 6 cents/litre. On dénote également une augmentation de 27 % de la marge au détail pour Sherbrooke. Celle-ci est donc passée de 4,5 cents/litre en 2010 à 5,7 cents/litre en 2011.
On peut faire état de cette même tendance pour les régions du Centre-du-Québec avec une hausse de 64 % (la marge au détail moyenne y demeure tout de même l’une des moins élevées au Québec) ainsi que pour la Mauricie avec un sommet de 73 %. De 3 cents/litre en 2010, cette marge au détail s’élève maintenant à 5,2 cents/litre en Mauricie, soit un bond de plus de 2 cents/litre.
« Force est de constater que cette tendance s’est répercutée sur une majorité de régions du Québec. La conséquence directe pour les automobilistes qui résident dans ces régions est bien simple : ils ont dû débourser davantage pour chaque litre d’essence acheté dans leurs régions respectives », précise Mme Sophie Gagnon, vice-présidente adjointe aux relations publiques et gouvernementales de CAA-Québec.
Étant donné que les régions de Montréal et Québec constituent les deux plus gros marchés de la province en termes de volume de ventes et du nombre d’essenceries, il est très intriguant encore une fois pour CAA-Québec de constater que la marge au détail de ces deux régions demeure plus élevée que la moyenne de toutes les régions du Québec, qui s’est établie à 5,3 cents/litre selon les calculs effectués par CAA-Québec à partir de données publiées par la Régie de l’énergie. « Pourtant, selon un principe commercial de base, on serait en droit de s’attendre à de plus petites marges et de meilleurs prix là où le volume de ventes d’un produit est plus important. Or, ce n’est pas ce que nous observons, au contraire », explique Mme Gagnon.
Saguenay dans une classe à part
Les automobilistes du Saguenay-Lac-Saint-Jean et ceux de Chibougamau ont bénéficié à plusieurs reprises des meilleurs prix au Québec. Avec une marge au détail qui est demeurée relativement stable à 4,8 cents/litre, soit sous la moyenne provinciale, les détaillants du Saguenay ont vendu leur essence jusqu’à 10 cents/litre moins cher qu’à Québec à certains moments. À plusieurs reprises même, le prix à la pompe s’est approché du coût d’acquisition de l’essence, soit le coût de remplacement que doit payer le commerçant pour faire le plein de ses réservoirs.
« Certaines régions comme le Saguenay bénéficient d’une réduction de la taxe provinciale sur les carburants afin de compenser les coûts de transport plus élevés. Cependant, il y a lieu de se poser des questions sur l’impact réel de cette réduction de taxe lorsque l’on constate que les prix à la pompe défient toute concurrence, et ce à répétition. Bien sûr, les automobilistes en profitent aujourd’hui, mais cette tendance qui perdure depuis 2010 nous laisse perplexes », indique Mme Gagnon.
La veille des congés
À Montréal, on note 4 hausses et 4 baisses à l’aube des 8 congés. Dans un cas, soit la veille de la longue fin de semaine de l’Action de grâces, la hausse ne pouvait s’expliquer par le mouvement des indicateurs. À Québec (4 baisses, 2 hausses et 2 périodes de stabilité) également, CAA-Québec a répertorié à ce même moment une hausse incompatible avec le marché. Enfin, même scénario pour Sherbrooke (2 baisses, 1 hausse et 5 périodes de stabilité), où la seule hausse ne trouve pas d’explication.
Prix à la pompe vs prix réaliste de CAA-Québec
À Montréal, le prix à la pompe a été plus élevé 109 jours sur 247 – soit 44 % du temps – que le prix réaliste calculé quotidiennement par CAA-Québec et publié sur son microsite
Info Essence. À Québec, on dénombre 125 jours où le prix a été plus élevé, soit 51 % du temps. Et fait intéressant, à Sherbrooke, le prix à la pompe aura été plus élevé que le prix réaliste dans une proportion de 75 %.
Voici maintenant quelques chiffres, histoire de bien comprendre les fluctuations du prix de l’essence au cours de 2011.
Prix moyen et prix le plus élevé
Le prix moyen de l’essence à Montréal a été de 131,1 cents/litre comparativement à 108,3 cents/litre en 2010. À Québec, le prix aura été de 128,1 cents/litre en 2011, alors qu’il se situait à 106,6 cents/litre en 2010. Pour ce qui est de Sherbrooke, la moyenne du prix à la pompe s’est élevée à 128,2 cents/litre en 2011 comparativement à 105,6 en 2010, soit une augmentation de 21 %. Le prix le plus élevé observé à Montréal a été 144,9 cents/litre le 11 mai et à Québec, de 145,4 cents/litre les 11 et 12 mai. Enfin, à Sherbrooke, il s’est élevé à 138,4 cents/litre les 8 et 9 septembre.
Prix du baril de pétrole
Alors que le prix du baril du West Texas Intermediate (WTI) est passé de 89,38 $ US à 99,36 $ US entre le 4 janvier 2011 et le 28 décembre 2011, celui du Brent est passé de 93,17 $ US à 108,14 $ US, pour des augmentations respectives de 11 et de 16 %.
Prix de l’essence raffinée
En 2011, l’essence raffinée est pour sa part passée de 237,36 ¢/gal US le 5 janvier à 267,94 ¢/gal US le 29 décembre, soit une hausse de près de 13 %.
Marge de raffinage            
Lors des dernières années, alors que le WTI pouvait servir afin de déterminer la marge de raffinage au Québec, et ce, même si les raffineries du Québec raffinent plutôt le Brent, en 2011, cette façon de faire n’est plus juste. Historiquement, il faut savoir que les valeurs du WTI et du Brent étaient sensiblement les mêmes jusqu’à ce que surviennent les troubles politiques au Moyen-Orient, donnant ainsi lieu à une hausse rapide de la valeur du Brent. Dans ce contexte de hausse soudaine et imprévue, CAA-Québec ne peut avoir une vue d’ensemble de la marge de raffinage perçue sur le Brent. Toutefois, il est possible d’établir la marge moyenne de raffinage du Brent entre le début d’octobre 2011 et la fin décembre 2011 à 8,2 cents/litre. Quant à elle, la marge de raffinage du WTI s’est établie à 20,1 cents/litre.
 
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Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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