8 conseils pour vous faire aimer de votre assureur

Votre assurabilité en tant que transporteur ainsi que le montant de vos primes ne dépend pas seulement de facteurs comme le type de marchandises transportées et les territoires que vous desservez. Les assureurs veulent savoir qui vous êtes et ce que vous faites pour limiter les risques. Voici huit conseils pour vous aider à leur présenter le meilleur dossier transporteur.

 1 – Documentez tout!

«Il y a trois choses que l’on répète souvent en assurances, et c’est documenter, documenter et documenter», lance Raymond Champagne, directeur, Service de la prévention chez Burrowes Courtiers d’assurances. «Les assureurs veulent savoir si le transporteur est capable de gérer chacune des situations et ce qu’il a fait pour corriger la situation. Quand une infraction ou une collision survient, la documenter permettra de trouver la solution qui fera en sorte qu’elle ne se reproduira plus. Plus je vais documenter les interventions auprès des conducteurs, plus je serai en mesure d’identifier les besoins réels.»

2 – Soignez votre embauche

On ne saurait trop insister sur l’importance de bien sélectionner et de bien intégrer les chauffeurs. Et, encore une fois, documentez ces processus. «Beaucoup de choses passent par la sélection de chauffeurs. Il est important d’avoir de bonnes procédures d’embauche, de bons critères de sélection et un bon programme d’intégration pour les nouveaux chauffeurs», insiste Kevin Quane, vice-président d’Assuraction TransportExpert. On parle notamment des procédures à respecter en lien avec la loi 430 et la Federal Motor Carrier Safety Administration, comme la vérification des derniers jours de fiches journalières avant l’embauche, les tests de dépistage des stupéfiants et de l’alcool et la vérification des employeurs antérieurs. «L’intégration de ces conducteurs doit être adaptée et se faire de façon efficace et, encore une fois, il est important de tout bien documenter», ajoute M. Champagne.

3 – Valorisez la formation

Il va sans dire, la formation continue occupe une place primordiale dans le dossier du transporteur. «Même si ton chauffeur a 20 ans d’expérience, c’est toujours bon de rafraîchir ses connaissances», propose Kevin Quane. «Par exemple, à l’approche de l’hiver, vous pouvez organiser une formation de rappel sur la conduite hivernale.» «La formation en ligne s’est développée au cours des deux dernières années comme jamais auparavant», continue M. Champagne. Les transporteurs n’ont donc plus à réunir tous les chauffeurs dans une salle de formation un samedi matin. La formation en ligne, c’est une bonne façon de montrer à votre assureur que vous faites de la formation continue chaque année.

4 – Faites passer des essais routiers

 «Dans le processus d’embauche, il est important d’avoir un essai sur route, que celui-ci soit documenté et inclus dans le dossier du chauffeur», recommande Kevin Quane. Raymond Champagne s’étonne que des transporteurs ne fassent pas passer de test sur la route à certains conducteurs sous prétexte qu’ils ont de l’expérience. «Le test routier, c’est mon premier contact avec le conducteur pour connaitre son attitude. Dans un test routier, on vérifie les aptitudes du conducteur, mais surtout son attitude. Dans la gestion de la sécurité, si on part avec un conducteur qui a une attitude négative, on commence avec une prise contre soi.»

5 – Occupez-vous de votre PEVL

 Votre dossier Propriétaire et exploitant de véhicules lourds (PEVL) est d’une haute importance, mais un trop grand nombre de flottes et de voituriers-remorqueurs ne le réalisent pas, constate Chanel Giroux, directrice de pratique régionale – Transport chez BFL Canada. Plusieurs même ne savent pas comment commander leur rapport PEVL – il suffit d’envoyer un courriel à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) – ou le lire. «Impossible alors de savoir s’ils ont perdu des points ou comment les récupérer», poursuit Mme Giroux, précisant que, du moment qu’un véhicule est impliqué dans un accident, responsable ou non, des points sont automatiquement enlevés si la police est impliquée. Il y a des seuils à ne pas dépasser. «Quarante pour cent, c’est le maximum à ne pas atteindre du point de vue des assurances. Un drapeau se lève dès qu’on atteint 30 %. À 50 %, le transporteur reçoit une lettre de premier niveau de la SAAQ et, à 75 %, il y a un audit automatique. À ce niveau, les assureurs se retirent souvent pour aggravation du PEVL», explique Chanel Giroux. Aux voituriers-remorqueurs et aux petites flottes, elle conseille de faire appel à une personne qui va gérer le PEVL à leur place. «Le problème de plusieurs voituriers-remorqueurs, c’est qu’ils ne sont jamais chez eux. Il est recommandé de commander son dossier PEVL trois fois par année.»

6 – Faites les rondes de sécurité

Selon Chanel Giroux, 70 % des faiblesses des dossiers PEVL ont un lien avec la ronde de sécurité (RDS). «Tout découle de là. Si un chauffeur reçoit une contravention pour inspection non conforme, ça apparait sur le PEVL.» Elle conseille d’offrir chaque année un rafraichissement des connaissances quant à ce qui doit être vérifié lors d’une RDS.

7 – Tirez profit de la télématique

La télématique et la télémétrie sont des outils d’une grande valeur en prévention et en formation, car les données qu’elles procurent permettent d’identifier les lacunes et de les corriger. Toutefois, Raymond Champagne prévient qu’il faut aller plus loin que la simple collecte de données. «C’est important d’avoir ces systèmes, mais c’est encore plus important d’avoir des procédures précises de gestion de ces systèmes. J’ai beau avoir le meilleur système au monde, si je ne m’en occupe pas, je n’aurai pas de bons résultats.» La télématique permet aussi de mettre en place des systèmes de coaching et de bonification. «Un système de bonification peut aider la compagnie de transport à garder de bonnes notes en sécurité, dans son PEVL et dans son dossier américain. «Cela peut inciter le chauffeur à faire plus attention», dit Kevin Quane. Le système de bonification peut cibler certains aspects précis. Si, par exemple, le dossier PEVL montre un nombre anormalement élevé d’un type d’infraction en particulier, le système de bonification peut mettre l’accent sur ce problème. «On demande souvent si avoir une caméra de bord permet d’avoir un rabais d’assurance», dit Raymond Champagne. «Ce n’est pas la caméra en tant que telle qui est importante, c’est la gestion de la caméra. Avec tout ce qu’on peut montrer aux conducteurs, c’est un des plus beaux outils de formation.» «Ces caméras sont de plus en plus abordables et elles sont bénéfiques autant au camionneur qu’au transporteur. Il n’y a pas de rabais officiel sur la prime d’assurance, sauf que ces caméras vont influencer positivement le score de sécurité, ce qui est censé influencer positivement les primes aussi», d’ajouter Kevin Quane. Et si la caméra donne raison au chauffeur lors d’un accrochage avec versions contradictoires, le système se rentabilisera rapidement pour l’employeur.

8 – Ayez une bonne attitude 

Votre attitude avec votre assureur en dit beaucoup sur vous et sur votre ouverture à vous améliorer. Si vous êtes collaboratif, l’assureur aura confiance que ses recommandations vont être mises en place. Cela joue beaucoup en votre faveur.

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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