Camions zéro émission, chaîne d’approvisionnement et main-d’œuvre au menu du budget fédéral

La ministre des Finances Chrystia Freeland a déposé hier le budget 2022-2023 du Canada, et plusieurs des mesures qui s’y trouvent sont d’intérêt pour l’industrie du transport par camion, notamment la transition des camions de poids moyen et lourd à des véhicules zéro émission (VZE).

C’est ainsi qu’Ottawa propose de verser 547,5 millions $ sur quatre ans à Transports Canada pour qu’il lance un nouveau programme d’incitation à l’achat de VZE moyens et lourds.

Le budget de 2022 propose de verser 33,8 millions $ sur cinq ans, avec 42,1 millions $ en amortissement restant, à Transports Canada pour qu’il collabore avec les provinces et les territoires à l’élaboration et à l’harmonisation des règlements et qu’il procède à des essais de sécurité pour les camions longue distance zéro émission.

La Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) investira 500 millions de dollars dans l’infrastructure de recharge et de ravitaillement des véhicules zéro émission. (Photo : Penske)

«Des entreprises de partout au Canada veulent moderniser leur parc de véhicules pour participer aux efforts de lutte aux changements climatiques. Cependant, ces mises à niveau peuvent s’avérer coûteuses, et les entreprises doivent avoir la certitude que les VZE peuvent transporter leurs marchandises de façon fiable vers les marchés», peut-on lire dans le budget.

Le gouvernement fédéral a pour objectif que les VZE représentent 35 % des ventes totales de véhicules de poids moyen et lourd d’ici 2030.

Certains de ces camions propres tireront leur puissance électrique d’une pile à combustible à hydrogène et, dans cette optique, la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) «investira également 500 millions de dollars dans l’infrastructure de recharge et de ravitaillement des véhicules zéro émission», dit le document budgétaire.

Réduire les émissions des camions existants

Outre les ventes de véhicules neufs, des mesures sont également prévues afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) des camions déjà sur la route.

C’est ainsi que le budget prévoit verser 199,6 millions $ sur cinq ans à Ressources naturelles Canada pour élargir le Programme d’évaluation écoénergétique des flottes de transport des marchandises, qui sera renommé «Programme de flottes de transport des marchandises écoénergétiques». Ce financement appuiera l’évaluation et la modernisation d’un plus grand nombre de véhicules et une diversité accrue des flottes et des types de véhicules.

Chaîne d’approvisionnement et intermodal

Soulignant que les récentes inondations en Colombie-Britannique ont illustré l’importance de l’intégrité de notre réseau routier et de la chaîne d’approvisionnement dans son ensemble, le budget Freeland compte investir dans les infrastructures de transport.

Il est question de s’appuyer sur les recommandations du comité de travail créé en marge du Sommet national sur la chaîne d’approvisionnement pour mener à «l’élaboration d’une stratégie nationale en matière de chaîne d’approvisionnement».

Concrètement, cela signifie acheminer 603,2 millions $ sur cinq ans à Transports Canada, dont 450 millions $ au Fonds national des corridors commerciaux afin de faciliter la circulation des marchandises dans les réseaux de transport du pays.

16,9 millions $ seront également investis pour rendre les chaînes d’approvisionnement du Canada plus concurrentielles en éliminant les formalités administratives et veiller à ce que les réglementations visant les divers modes de transport de marchandises fonctionnent efficacement ensemble.

«Les pressions sur les salaires s’intensifient»

Salaires et pénurie de main-d’œuvre          

Ottawa dit par ailleurs avoir constaté que l’inflation prend de l’ampleur et que «les pressions sur les salaires s’intensifient dans un contexte marqué par la rareté de la main-d’œuvre».

Selon le fédéral, l’immigration sera un facteur clé pour endiguer cette pénurie de travailleurs alors que la population canadienne est vieillissante. C’est ainsi qu’Ottawa se fixe pour objectif d’accueillir chaque année 451 000 résidents permanents d’ici 2024, comparativement aux 405 000 de 2021.

Le budget de 2022 propose également d’élargir le bassin de main-d’œuvre disponible en éliminant les obstacles auxquels font face les femmes qui ont des enfants, les personnes des communautés noires et racisées, les nouveaux arrivants, les personnes en situation de handicap, les jeunes et les autres personnes qui sont sous-représentées sur le marché du travail au pays, notamment par une meilleure reconnaissance des titres de compétence étrangers.

L’Alliance canadienne du camionnage, qui regroupe les associations provinciales de l’ensemble du pays, a accueilli favorablement le budget Freeland, en particulier les volets sur les technologies de véhicules propres et l’optimisation de la chaîne d’approvisionnement.

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