Étude sur l’attraction et la rétention des travailleurs expérimentés

La pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie du camionnage est en partie attribuable aux départs à la retraite de ce qu’il est convenu d’appeler les « travailleurs expérimentés ».

Toutefois, il est possible d’attirer et de garder en entreprise ces précieuses ressources, pour peu qu’on soit prêts à faire quelques aménagements, conclut une étude dont les résultats ont été dévoilés aujourd’hui.

Chauffeur grisonnant au volant de son camion.
Avec des horaires de travail flexibles, de la reconnaissance, une réduction de la charge mentale et une rémunération appropriée, on peut convaincre les travailleurs expérimentés de résister à l’attrait de la retraite. (Photo : iStock)

Cette enquête a été menée par la professeure et spécialiste des ressources humaines Diane-Gabrielle Tremblay, avec la collaboration de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés et a pu compter sur la participation financière du gouvernement du Québec dans le cadre de la campagne La compétence n’a pas d’âge.

On y apprend que, dans le secteur privé, 46 % des organisations mettent en place des pratiques visant particulièrement le maintien en emploi des travailleurs âgés de plus de 50 ans. Une plus faible proportion toutefois (14 %) ont des pratiques d’affichage de poste qui ciblent précisément les 50 ans et plus.

Il y a également du travail à faire du côté de la formation continue, celle-ci étant offerte et prodiguée de moins en moins à mesure que les travailleurs avancent en âge. En effet, 73 % des organisations offrent de la formation et du perfectionnement aux employés de moins de 50 ans, 71 % aux employés de 50 à 60 ans et 61 % aux employés de plus de 61 ans.

Parmi celles qui en offrent, les sujets privilégiés de développement de compétences sont la mise à jour et le maintien des compétences numériques (69 %) ainsi que la formation pour devenir coach ou mentor (26 %).

Selon les organisations sondées, les pratiques exemplaires favorisant le maintien en emploi de la main-d’œuvre expérimentée sont : l’aménagement du temps de travail (67 %), la reconnaissance (44 %), la réduction de la charge mentale du travail (34 %) et une rémunération adaptée (33 %).

« Afin d’attirer et de retenir les travailleurs expérimentés, les organisations ont intérêt à revoir l’organisation du travail, la nature des mandats qu’elles ont à combler et leur processus de recrutement en faisant preuve de créativité et d’agilité », estime Manon Poirier, directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.

 « On ne peut pas maintenir les pratiques traditionnelles et espérer atteindre des résultats différents. L’approche d’aujourd’hui : être à l’écoute et s’adapter aux besoins et réalités de chacun des bassins de main-d’œuvre; l’approche unique est révolue », conclut-elle.

L’enquête a été menée par la firme Léger et par l’entremise d’un sondage web. La collecte des données s’est déroulée du 2 mars au 3 avril 2022.  279 entreprises localisées au Québec y ont répondu.

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