La conciliation famille-travail au sommet des priorités de 90 % des travailleurs lorsqu’ils choisissent un emploi

Ça a été dit ici et sur d’autres tribunes plusieurs fois, mais un nouveau sondage vient le confirmer : le salaire à lui seul ne suffit plus à attirer les travailleurs, en particulier ceux des plus jeunes générations qui accordent une grande valeur au temps passé en famille.

La bonne nouvelle, c’est que les employeurs le comprennent de plus en plus et sont plus nombreux que jamais à mettre en place des mesures formelles pour faciliter cette conciliation.

Gros plan de visage de papa avec son bébé sous les couvertures.
(Photo : Pixabay)

Selon un sondage Léger mené en novembre 2022 auprès de plus de 1000 employeurs pour le compte de l’organisme sans but lucratif Concilivi et dont les résultats viennent tout juste d’être rendus publics, un employeur sur cinq (21 %) offre aujourd’hui des mesures formelles de conciliation famille-travail (CFT), une proportion en nette progression depuis deux ans. Elle était de 18 % en 2021 et de 15 % en 2020.

Cela demeure toutefois en-deçà des attentes des employés, qui jugeaient dans une précédente étude (juin 2022), dans une proportion de 82 %, que la formalisation de ces mesures est importante pour eux.

« L’impression qui s’en dégage est que la CFT s’est imposée comme une norme sociale. Pour les employé(e)s, c’est même devenu dans 90 % des cas l’un des trois plus importants critères dans le choix d’un emploi. Les employé(e)s ont des attentes, que les employeurs doivent satisfaire, surtout dans ce contexte de pénurie de main-d’œuvre », a affirmé Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à l’École de gestion de l’université TELUQ, qui a participé à la conception du sondage de Concilivi.

Se démarquer de la concurrence

Afin de se démarquer de leurs concurrents, 68 % des employeurs sondés affirment avoir dû adapter ou bonifier leurs mesures de conciliation famille-travail. Les mesures liées à la flexibilité dans la prestation de travail arrivent en tête de liste des bonifications adoptées pour être plus concurrentiels : une plus grande flexibilité dans les horaires de travail (39 %), une plus grande flexibilité dans le nombre d’heures de travail (31 %) et la possibilité de faire du télétravail (29 %).

Les employeurs jugent dans une importante majorité (76 %) que les mesures de conciliation famille-travail ont des impacts positifs sur les employés quant à leur satisfaction ou motivation, l’amélioration du climat de travail ou encore l’amélioration de la qualité du travail.

Le manque de temps ou de ressources (26 %) et la peur que les employés abusent des mesures déployées (19 %) trônent au sommet des obstacles à la mise en place de mesures formelles de conciliation famille-travail par les employeurs.

« La pénurie de personnel ne semble pas près de se résorber, ce qui fait que les employeurs ont tout intérêt à mettre en place des mesures structurantes, sur le long terme, pour demeurer attirants et fidéliser le personnel en place. Bien faire les choses en matière de CFT, notamment en formalisant les mesures et en les adaptant aux besoins des employés, prend un certain temps, mais les entreprises qui ont choisi de faire ce virage en tirent un bilan positif dans 91 % des cas. C’est un jeu qui en vaut la chandelle », a conclu Corinne Vachon Croteau, directrice générale du Réseau Québec Famille et de son initiative Concilivi.

On peut voir les résultats complets du sondage en cliquant ici.

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