L’accès au financement se complique pour les PME

Les petites et moyennes entreprises (PME) ont de plus en plus besoin de crédit mais celui-ci est plus difficile à obtenir et, lorsqu’il est possible d’y accéder, les coûts d’emprunt sont à la hausse.

C’est ce qui ressort du plus récent rapport de recherche de la série Financement des PME, produit par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

Bas du corps d’un homme dont les poches sont vides
(Photo : Pixabay)

Sans grande surprise, on y apprend que les institutions financières sont plus susceptibles d’accommoder les grandes entreprises en matière de financement et de leur accorder des modalités de prêt plus avantageuses.

« Or, l’accès au financement est essentiel pour les PME. Privées de ces fonds, elles ne peuvent pas investir, innover ou prendre de l’expansion. Dans une période critique comme celle que nous traversons, certaines doivent emprunter simplement pour assurer leur futur », se désole Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI.

Plus de la moitié des PME (58 %) ont eu besoin de financement en 2022, alors que cette proportion dépassait légèrement le tiers (35 %) en 2012.

Les demandes de financement visent le plus souvent à augmenter le flux de trésorerie (52 %), à acquérir du capital physique (35 %) ou à acheter des stocks (25 %).

Plus l’entreprise est petite, plus sa demande risque d’être refusée. Il est également à noter que les propriétaires de petites entreprises sont les plus susceptibles de devoir fournir une forme ou une autre de garantie personnelle, ce qui met leur situation financière à risque en cas de défaut de paiement sur les prêts d’entreprise.

Pour obtenir du financement, plus de la moitié (54 %) des microentreprises ont dû fournir une garantie personnelle, et plus du quart (29 %) ont dû donner leur résidence principale en garantie.

« Avant d’exiger cela des propriétaires de PME, les institutions financières devraient vérifier si c’est absolument nécessaire et s’il y a d’autres solutions », estime pour sa part Alchad Alegbeh, co-auteur du rapport et analyste de la recherche à la FCEI.

Taux d’intérêt

Les plus petites entreprises composent également avec des taux d’intérêt élevés, qui dépassent en moyenne de 2,1 % le taux de base.

Depuis que la Banque du Canada a commencé à hausser son taux directeur pour combattre l’inflation, la proportion de PME ayant du mal à assumer leurs coûts d’emprunt est passée de 21 % en janvier 2022 à 39 % en mai 2023.

Les PME titulaires d’un prêt à taux variable paient environ 9,05 % d’intérêts par année, signe qu’elles sont frappées durement par l’augmentation des coûts d’emprunt.

La FCEI demande au gouvernement fédéral d’assouplir certaines dispositions de la Loi sur les banques, de diversifier les options de financement et d’offrir plus de flexibilité de remboursement des prêts publics aux PME lorsque la situation économique est particulièrement difficile.

« Les PME sont dans une situation précaire. La plupart n’ont pas encore remboursé les dettes accumulées pendant la pandémie, sans compter les hausses de coûts d’exploitation ainsi que les pénuries de main-d’œuvre et de produits », ajoute M. Alegbeh.

« Elles auront du mal à composer avec l’explosion des coûts d’emprunt. Il faut que les gouvernements et les institutions financières tiennent compte de l’état actuel des PME et de leurs besoins de financement afin qu’elles réussissent et continuent de contribuer à l’économie du pays », conclut l’analyste.

Le rapport complet de la FCEI peut être téléchargé gratuitement en cliquant ici.

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