L’Alliance du camionnage demande un congé de taxe carbone sur le diesel

Le gouvernement Trudeau a annoncé la semaine dernière une pause de trois ans sur la tarification du carbone pour les ménages qui chauffent leur domicile au mazout, une mesure particulièrement appréciée dans le Canada atlantique.

L’Alliance canadienne du camionnage (ACC) a pris connaissance de cette initiative et estime que cela illustre les réelles difficultés économiques vécues par les utilisateurs de carburants conventionnels.

Main qui tient un pistolet de remplissage d’un réservoir de camion
(Photo : Archives)

Stephen Laskowski, président de l’ACC, voit dans cette décision du fédéral « une reconnaissance par le gouvernement du Canada que le mécanisme de tarification du carbone cause des embarras financiers aux Canadiens et que les changements de comportements peuvent représenter des défis pour certains secteurs de l’économie. Et cela décrit avec justesse la situation à laquelle font face les entreprises de camionnage de toutes les tailles à travers le Canada. »

Disant poursuivre un objectif d’équité, l’ACC demande au fédéral de mettre en place trois mesures phares :

  • Suspendre la tarification carbone sur le diesel pendant trois ans, cette taxe étant inutile dit-elle puisque l’industrie du camionnage ne dispose présentement d’aucune alternative zéro émission pour le transport longue distance.
  • Suspendre la taxe d’accise de quatre cents le litre sur le diesel jusqu’à ce que l’inflation ait été contrôlée. L’ACC fait valoir que cette taxe représente une somme additionnelle de 45 $ pour un camionneur de longue distance qui fait le plein de réservoirs de 1140 litres (300 gallons).
  • Réinstaurer le remboursement de taxes pour le carburant qui sert à alimenter des unités frigorifiques qui gardent les aliments au frais dans les remorques, ainsi que les dispositifs de pompage ou de manutention utilisés pour retirer les produits alimentaires des citernes.

Le président de l’ACC déclare par ailleurs que, malgré la meilleure volonté du monde de la part de l’industrie du camionnage et de ses fournisseurs, le moteur diesel est appelé à demeurer au cœur des opérations de transport routier pendant encore un certain temps.

«  Pas nécessairement par choix, mais en raison de réalités opérationnelles et technologiques qui vont limiter l’adoption de motorisations alternatives dans notre secteur », précise M. Laskowski.

Il exhorte ainsi le gouvernement à reconnaître que la tarification du carbone ne peut d’aucune manière modifier de manière significative les choix de motorisation que font présentement les entreprises de camionnage.

« Au lieu de cela, la tarification du carbone ne fera que continuer à faire augmenter les coûts des services de transport et, par extension, les prix de tous les biens qui sont transportés par camion comme la nourriture, les vêtements, les appareils ménagers et autres produits nécessaires au bien-être des Canadiens », martèle M. Laskowski.

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