La CCMM discute des grands enjeux du transport

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La Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) a tenu en novembre, à l’hôtel Fairmont Reine Elizabeth, son forum stratégique Grands projets de transport : Défis et solutions pour améliorer la mobilité et la fluidité des déplacements. De nombreux sujets y ont été abordés, comme l’électrification et le développement de la filière batterie ainsi que les nouvelles tendances en termes de transports de marchandises.

Le forum comptait une série de conférences ayant pour thèmes les nouveaux projets qui amélioreront la mobilité et la fluidité du transport dans la région du Grand Montréal. . Deux conférences ont parlé d’enjeux qui touchent l’industrie du camionnage.

Électrification et filière batterie

Mathieu Bouchard, directeur exécutif et leader Stratégie d’impact, Innovation industrielle et commerciale pour KPMG Canada, et Michelle LLambías Meunier, PDG de Propulsion Québec, ont tous les deux discuté de l’importance de l’électrification des flottes de transport ainsi que du développement de la filière batterie au Québec.

(Mathieu Bouchard, Michelle LLambías Meunier et Jessica Bouchard, vice-présidente, Stratégie de contenu et Affaires économiques au CCMM (Photo : David Simard-Jean)

«Au Québec, je crois que l’on a tous les ingrédients de la recette pour avoir cet écosystème robuste qu’est celui de la filière batterie», a déclaré Michelle LLambías Meunier.

Les deux invités ont principalement abordé les enjeux liés au développement d’une filière batterie au Québec, par exemple la concurrence avec d’autres pays, notamment la Chine, qui profitent des minéraux critiques sur notre territoire et n’hésitent pas à manipuler les marchés. Ils pensent que l’aide gouvernementale sera primordiale au succès du développement de la filière.

«Une intervention gouvernementale est nécessaire pour s’assurer de déjouer certaines actions d’états étrangers qui nous empêcheraient de mettre en place une filière», indique Mathieu Bouchard.

Mme LLambías Meunier et M. Bouchard ont aussi mentionné l’importance de l’électrification pour les véhicules moyens et lourds, mais qu’il faudra avoir une solide stratégie industrielle pour une transition efficace.

«Là où on considère d’avoir une chance de faire une différence au Québec, c’est dans le créneau des véhicules moyens et lourds, souligne la PDG de Propulsion Québec. C’est vraiment là qu’il y a un gain en termes de réduction des GES. Cependant, ça nécessite plus de développement et de planification au niveau de l’infrastructure.»

«Il faut beaucoup plus de planification. Pour que l’ensemble du territoire soit couvert, cette couverture doit se faire au même rythme qu’avec les voitures électriques», ajoute le directeur exécutif de KPMG Canada.

Les impacts du projet Contrecœur

Projet d’envergure pour l’ensemble du secteur de transport de marchandises, le projet d’expansion du Port de Montréal à Contrecœur a été le sujet d’une discussion entre le vice-président du terminal pour l’Administration du Port de Montréal, Paul Bird, et l’ancien directeur général de CargoM, Mathieu Charbonneau.

Paul Bird et Mathieu Charbonneau (Photo : David Simard-Jean)

Avec  l’entrepôt frigorifique automatisé de Groupe Robert récemment inauguré à Varennes, ce projet de terminal contribue au développement du transport de marchandises dans la Rive-Sud de Montréal.

«On voit qu’il y a un mouvement sur la Rive-Sud, notamment pour être plus proche des marchés et des infrastructures de transport. Mais il y aura encore des enjeux, notamment avec la gestion de la fluidité», a fait part Mathieu Charbonneau.

Paul Bird a aussi mentionné l’efficacité et l’impact environnemental de ce projet dans toute la chaîne d’approvisionnement de la région.

«Niveau efficacité, de coût par conteneur et de GES émis, nous sommes probablement les meilleurs sur la côte est Américaine», a affirmé Paul Bird.

«L’administration portuaire travaillera sur ce projet avec une conscience des impacts que l’on peut avoir avec les gaz à effets de serre. On prévoit un terminal qui est complètement électrifié, carboneutre à l’ouverture et zéro émission vers 2040. C’est un objectif fortement réalisable.»

Il a aussi parlé de l’enjeu important de la main-d’œuvre.

«Je n’ai pas trop d’inquiétudes pour la phase opérations. On n’a pas de difficulté à embaucher du monde en tant que débardeurs. Par contre, la phase construction m’inquiète un peu à ce niveau-là,»

Un mot du ministre fédéral des transports

L’invité de marque de ce forum stratégique n’était nul autre que le ministre fédéral des transports, Pablo Rodriguez. C’était sa première sortie officielle à Montréal en tant que ministre des Transports.

Le ministre Pablo Rodriguez avec Michel Leblanc, président et chef de la direction du CCMM. (Photo : David Simard-Jean)

Il est revenu sur plusieurs sujets abordés pendant la journée, en parlant notamment de la transition énergétique dans le transport.

«Je vois la période de transition comme un effort global qui touche l’ensemble des industries. Je la vois à travers l’adoption de combustibles plus verts ou bien à travers le développement de la filière batterie. C’est un effort qui touche entièrement le pays», a déclaré Pablo Rodriguez.

Cependant, le sujet des récentes grèves au Port de Vancouver et à la Voie maritime du Saint-Laurent et de leurs impacts sur la chaîne d’approvisionnement est venu sur le tapis.

«On voit à quel point ça fait mal à la chaîne d’approvisionnement . Il faut toujours trouver une manière de créer un bon accord autour de la table», a-t-il mentionné.

«Dans un monde idéal, elle ne sera jamais interrompue. Il faut que chaque côté trouve son compte, que les employés se sentent respectés et que les employeurs aillent chercher cette stabilité. C’est un équilibre qui est très délicat.»

«Est-ce qu’on a le moyen de parler de la chaîne d’approvisionnement comme quelque chose d’unique avec différentes composantes, mais qui fonctionne comme un tout. C’est cette philosophie que je tente d’intégrer», ajoute le ministre.

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