Les Teamsters mettent en garde les camionneurs contre le stratagème «Chauffeurs Inc.»

Le syndicat Teamsters Canada vient de publier sur son blogue un avertissement aux routiers, les invitant à se méfier de ce qu’il est convenu d’appeler le modèle « Chauffeur Inc. ».

« Soyez très prudent si on vous demande de vous incorporer pour gagner plus d’argent, surtout si vous ne possédez pas votre propre camion », disent les Teamsters dans un premier temps.

L’organisation explique ensuite que, puisque les chauffeurs qui se font prendre dans ce genre d’arnaque deviennent sur papier des entreprises, ce sont des factures et non des chèques de paie que l’employeur défraie, ne payant ainsi aucune retenue à la source.

« Si cela vous semble trop beau pour être vrai, c’est parce que ça l’est. C’est illégal, et c’est une façon de se faire avoir », poursuit Teamsters Canada.

Le syndicat ajoute qu’un « Chauffeur Inc. » n’est pas protégé en cas d’accident de travail, ne peut pas prendre de congé parental payé, ni bénéficier de l’assurance-emploi ou de congés payés. Par ailleurs, les victimes de ces arnaques pourraient de bonne foi déduire des dépenses non admissibles pour leur entreprise et se voir par la suite exiger des remboursements par le fisc, rappellent les Teamsters.

Et si une entreprise n’hésite pas à arnaquer le gouvernement, elle pourrait bien n’avoir aucun scrupule à faire de même avec ses routiers, prévient l’organisation syndicale, ajoutant que bien des « Chauffeurs Inc. » disent avoir du mal à se faire payer.

« Si l’entreprise est prête à enfreindre une loi, elle est probablement prête à en enfreindre d’autres aussi », peut-on lire sur le blogue de Teamsters Canada.

« L’arnaque “Chauffeur Inc.” n’est possible que parce que le gouvernement fédéral a ignoré le problème pendant des années », poursuit le syndicat, ajoutant que cette pratique d’évitement fiscal nuit autant aux entreprises de camionnage respectueuse des lois qui sont victimes de concurrence déloyale qu’aux camionneurs dans leur ensemble parce que cela exerce une pression à la baisse sur la rémunération.