L’état des lieux du camionnage avec Marc Cadieux de l’ACQ

Dans le cadre de son premier colloque Transports et logistique, la Chambre de commerce et d’industrie de Vaudreuil-Soulanges recevait, en lever de rideau, le président-directeur général de l’Association du camionnage du Québec (ACQ), Marc Cadieux.

Marc Cadieux, président-directeur général de l’ACQ, lors de sa conférence au Colloque Transports et logistique de Vaudreuil-Soulanges. Photo: Christian Bolduc

Rappelant, d’entrée de jeu, l’importance stratégique de cette plaque tournante qu’est Vaudreuil-Soulanges pour le transport au Québec, M. Cadieux aborde trois questions majeures qui préoccupent plusieurs de ses 500 membres ainsi qu’une majorité d’acteurs du transport et de la logistique, un secteur économique qui a généré, en 2022, quelque 14,4 milliards de dollars.

La problématique la plus importante depuis plusieurs années, la pénurie de la main-d’oeuvre, retient évidemment l’attention du président de l’ACQ. « Nos besoins actuels, nous dit RH Camionnage Canada, sont de 16 600 chauffeurs et 5 000 emplois connexes à pourvoir », précise M. Cadieux en citant l’organisme sectoriel canadien dédié aux ressources humaines en camionnage.

Ajoutant que si les chauffeurs sont l’épine dorsale de notre industrie, il y a de nombreux emplois périphériques qui sont également en déficit: mécaniciens, répartiteurs, vendeurs, ressources humaines, finances, manutentionnaires, etc..

Les trois piliers

Pour combler ce vide, l’industrie, les organismes sectoriels et les gouvernements québécois et fédéral mettent la main à la pâte pour resserrer l’écart entre l’offre et la demande. Ces efforts de recrutement tournent globalement autour des jeunes, des femmes et des immigrants.

La Fondation pour la formation en transport routier, avec des intervenants du milieu de l’éducation de tous les niveaux (formation professionnelle, collégiale et universitaires + organismes sectoriels) à son conseil d’administration, joue un rôle central dans cette stratégie.

« Notre campagne Choisis ta route, qui se décline notamment dans les réseaux sociaux, vise à faire la promotion des métiers et professions en camionnage », précise M. Cadieux.

Pour faciliter l’intégration des immigrants au camionnage québécois, M. Cadieux mentionne que si le Québec peut davantage les sélectionner que dans le reste du Canada, c’est la capacité, pour les familles, d’accompagner les travailleurs étrangers qui offre aujourd’hui un avantage certain en regard du taux de rétention des nouveaux employés.

Le troisième pilier touche, enfin, la fiscalité. En collaboration avec le Conseil du patronat du Québec, l’ACQ veut faciliter cette rétention en emploi, mais cette fois-ci en ciblant les travailleurs les plus expérimentés et/ou les plus âgés. En gardant ces gens actifs plus longtemps, on réduit la saignée de main-d’oeuvre provoquée par la plus récente pandémie.

C’est d’ailleurs un point sur lequel M. Cadieux a insisté pour expliquer une partie de la pénurie de main-d’oeuvre que nous vivons actuellement. Plusieurs camionneurs près de la retraite ont décidé d’en profiter un peu plus tôt que prévu.

Rédacteur professionnel depuis plus de 15 ans, Christian possède une expérience considérable à titre de journaliste spécialisé en transport, notamment à titre de directeur de la rédaction de L'Écho du transport, magazine aujourd'hui disparu, et de Transport durable magazine.

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