Mort évitable lors d’un déchargement de grains, conclut la CNESST

Il y a un peu plus d’une semaine, nous vous avons parlé d’un avis de sécurité émis par Emploi et Développement social Canada quant aux dangers relatifs au déchargement de matières granulaires.

Le dépôt d’un rapport d’enquête de la CNESST aujourd’hui sur les circonstances du décès d’un travailleur enseveli sous des tonnes de grains de maïs vient rappeler que ces risques sont tout ce qu’il y a de plus réels.

Le 18 novembre dernier à Marieville, un travailleur de ferme assistait un collègue camionneur dans sa manœuvre de recul et de déchargement du grain. Une fois le véhicule stationné, le travailleur s’est dirigé vers le côté de la benne basculante et a avisé le camionneur qu’il pouvait procéder au déchargement.

Ce dernier a actionné l’ouverture des crochets, libérant ainsi le chargement au sol. La victime, qui n’était plus visible pour le camionneur, s’est alors déplacée vers l’arrière de la benne pour une raison inconnue.  Se retrouvant dans la trajectoire du maïs, l’homme a été complètement enseveli.

Dès le déchargement terminé, le camionneur est parti récupérer une nouvelle cargaison puis, une fois de retour et ne voyant pas son collègue, s’est mis à sa recherche.

La victime a été retrouvée plus tard par son employeur, qui avait lui aussi entrepris des recherches sur le site. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux et le décès a été constaté au centre hospitalier.

Causes de l’accident

L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :

  • Alors que le camionneur activait la levée de la benne basculante et actionnait l’ouverture de la porte de la benne, le travailleur du plan de séchage s’est placé dans la trajectoire du déchargement et s’est fait ensevelir. Il a été asphyxié sous le grain.
  • L’organisation des tâches liées au déchargement du maïs au plan de séchage était déficiente puisqu’aucune mesure n’était en place pour empêcher l’accès à l’arrière de la benne basculante lors de ce type d’opérations.

Selon la CNESST, l’accident aurait pu être évité par la planification d’un aménagement sécuritaire du site et des aires de manutention des grains.

Afin d’éviter qu’un tel accident se reproduise, la CNESST informera des conclusions de son enquête l’Association du camionnage du Québec (ACQ), l’Association des routiers professionnels du Québec (ARPQ), l’Association nationale des camionneurs artisans inc. (ANCAI), le Regroupement des entrepreneurs et des camionneurs indépendants du Québec (RECIQ), l’Union des producteurs agricoles (UPA) et l’Association canadienne de sécurité agricole (ACSA).

De plus, le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant les programmes d’études en transport routier de même que les programmes en agriculture pour sensibiliser les futurs travailleurs.

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