Pénurie de main-d’œuvre : les proprios de PME de transport travaillent 57 heures par semaine

Il vous est déjà arrivé de téléphoner à la répartition d’une entreprise de camionnage et de reconnaître la voix du président à l’autre bout du fil? C’est moins rare qu’on le croit et ça a beaucoup à voir avec la pénurie de main-d’œuvre.

Selon une étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) intitulée « La semaine de huit jours », les propriétaires de petites et moyennes entreprises de transport du Canada travaillent en moyenne 57 heures par semaine pour combler les manques de personnel.

Il n’y a qu’en agriculture (58 heures) et en hébergement/restauration (61 heures) que la situation est pire.

Homme à tête d’horloge s’arrache les cheveux tellement il est stressé.
Le manque de main-d’œuvre engendre du stress et des pertes d’opportunités d’affaires, de quoi nuire à l’équilibre mental des dirigeants d’entreprises. (Photo : Pixabay)

Sur le total des heures travaillées par ces chefs d’entreprises, 34 % servent à pallier le manque d’employés.

« C’est beaucoup de temps que les propriétaires de PME pourraient consacrer à d’autres priorités, comme la croissance de leur entreprise ou la recherche d’information sur des programmes gouvernementaux », analyse Laure-Anna Bomal, économiste à la FCEI et coauteure du rapport.

Le manque de temps pour eux-mêmes et en compagnie de leurs proches pourrait également nuire à l’équilibre mental de ces dirigeants de PME, estime la chercheuse.

Le problème touche plus de la moitié des PME dans l’ensemble des provinces, les plus touchées étant le Québec (66 %), la Saskatchewan (62 %) et le Manitoba (62 %).

Les pénuries de main-d’œuvre ont également obligé près de la moitié des PME affectées à refuser des ventes et des contrats (48 %) ou à réduire leur offre de services (47 %).

« Au lieu d’être le capitaine du navire, celui qui assure la bonne direction et la navigation, le propriétaire d’une entreprise qui manque de personnel est pris à ramer. Les longues journées et les heures supplémentaires peuvent également affecter les employés et miner le moral de l’équipe », fait remarquer François Vincent, vice-président à la FCEI.

Il ajoute que les gouvernements devraient en faire plus pour aider les PME, notamment en réduisant leur fardeau fiscal afin qu’elles aient plus de marge de manœuvre, notamment pour la rémunération et la formation de leurs employés.

« Par ailleurs, la simplification des processus d’immigration peut aider les petites entreprises à recruter les employés dont elles ont besoin actuellement. Enfin, en réduisant la paperasserie, les gouvernements redonnent du temps aux entrepreneurs », conclut M. Vincent.

Pour télécharger gratuitement La semaine de 8 jours, veuillez cliquer ici.

Donnez votre avis

Vos données ne seront ni publiées, ni partagées.

*