Plaidoyer pour contrer la pénurie de main-d’œuvre en camionnage devant la Chambre des communes

Deux dirigeants de Ressources humaines camionnage Canada (RHCC) ont comparu le 17 octobre devant le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités de la Chambre des communes, afin de sensibiliser les élus aux pénuries de main-d’œuvre – actuelles et anticipées – dans l’industrie du camionnage au pays.

Chauffeur de camion vu de côté, appuyé sur la grille de son camion, à la nuit tombée.
(Photo : Volvo Trucks)

C’est ainsi que la présidente-directrice générale de RHCC, Angela Splinter, accompagnée  du directeur des programmes Craig Faucette, ont fait état de cinq grandes recommandations :

  1. Un meilleur accès à la formation de chauffeur et à des subventions salariales pour l’embauche de jeunes.
  2. Combler l’écart entre la formation de niveau débutant et le stade où le chauffeur est prêt à l’emploi.
  3. Élaborer plus d’outils pour aider les employeurs à recruter et retenir une main-d’œuvre inclusive et diversifiée.
  4. Offrir plus de soutien et d’information aux employeurs sous réglementation fédérale alors que les exigences qui les touchent s’accumulent et se compliquent.
  5. Poursuivre les recherches d’information sur le marché du travail afin d’appuyer des prises de décisions fondées sur des données probantes.

RHCC a rappelé aux élus qu’au troisième trimestre de 2022, le bassin de chauffeurs de camions comprenait 320 000 personnes, en emploi ou en recherche active d’emploi. Il a également été souligné que 60 % de ces chauffeurs travaillent directement dans le secteur des transports alors que les 40 % restants sont à l’œuvre dans des secteurs d’activité tels que la construction, les mines, le commerce de détail, l’extraction pétrolière et d’autres encore.

Au-delà des chauffeurs, RHCC a tenu à mettre en lumière que plusieurs autres métiers de l’industrie sont en pénurie de main-d’œuvre comme l’indique le taux global de postes vacants qui atteint 9,4 %, entre autres pour des professions comme les mécaniciens, les répartiteurs, les travailleurs de réception et d’expédition, des gestionnaires ou encore des spécialistes des technologies de l’information.

Il a également été plaidé que l’ensemble de l’économie du pays dépend de la vigueur du secteur du camionnage puisque toutes les entreprises, quelle que soit leur nature, ont besoin de chauffeurs de camions pour acheminer leurs intrants ou expédier leurs produits finis.

À titre d’exemple, les porte-paroles de RHCC ont rappelé que l’Association des produits forestiers du Canada estime que la pénurie de chauffeurs de camions lui coûte environ 450 millions $ par an en occasions d’affaires manquées.

On a par ailleurs illustré pourquoi il est si important d’attirer des jeunes au sein de l’industrie, alors que 35 % des chauffeurs de camions du pays sont âgés de 55 ans et plus, comparativement à 22 % pour l’ensemble des secteurs d’activité.

De fait, RHCC indique que le camionnage est probablement le secteur où les jeunes et les femmes sont les plus sous-représentés, chacun de ces groupes démographiques comptant pour moins de 4 % des chauffeurs de camions.

Le texte remis par RHCC aux membres du comité se termine par le plaidoyer suivant : « Notre pénurie de chauffeurs de camions est réelle et va s’aggravant. Les pénuries au sein d’autres professions clés s’aggravent elles aussi, posant un risque pour la reprise économique. Nous avons besoin d’interventions significatives et immédiates afin d’assurer que nous obtenions la main-d’œuvre qualifiée nécessaire au soutien d’une chaîne d’approvisionnement en croissance, concurrentielle et durable. »

Donnez votre avis

Vos données ne seront ni publiées, ni partagées.

*