Programme Écocamionnage : Québec est en réflexion – Les péages sur la 30 sont raisonnables

Voici le deuxième volet d’une entrevue exclusive réalisée par Transport Routier avec le nouveau ministre des Transports du Québec, M. François Bonnardel. Après le dossier des « Chauffeurs Inc. » hier, l’avenir du programme Écocamionnage et les péages sur l’autoroute 30.

Le programme Écocamionnage est très populaire auprès des entreprises québécoises de camionnage parce qu’il facilite, par le biais d’une aide financière, l’adoption de pratiques et de dispositifs, aérodynamiques ou autres, permettant aux camions de réduire à la fois leur consommation de carburant et leurs émissions de gaz à effet serre.

Nous avons demandé au ministre Bonnardel comment il entrevoit l’avenir de ce programme.

« Nous sommes actuellement en réflexion quant au renouvellement du programme Écocamionnage qui devra être reconduit en 2021 », dit-il dans un premier temps. Le ministre des Transports fait le constat que l’initiative a été un succès dans l’industrie. « Depuis sa mise en place, plus de 270 000 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre ont pu être évitées, ce qui est considérable », précise-t-il.

M. Bonnardel rappelle par ailleurs que ce programme vise également à faciliter la transition vers les énergies alternatives. « Si le véhicule ou la technologie démontre un potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 3% ou plus, il est admissible au financement. À ce titre, plusieurs véhicules fonctionnant au gaz naturel, au propane ou à propulsion hybride-électrique/électrique ont déjà fait l’objet d’une aide financière », ajoute le ministre du cabinet Legault.

Montant des péages sur la 30

Même les camions les plus aérodynamiques ou à émissions zéro ne sauraient être rentables s’ils sont coincés dans les bouchons de circulation. C’est la raison pour laquelle une autoroute de ceinture comme la 30 a été conçue, permettant aux poids lourds d’éviter les artères congestionnées de Montréal.

Sauf que des voix s’élèvent dans l’industrie quant aux montants des péages qui sont exigés aux entreprises de camionnage. Plusieurs craignent en effet que des frais de péage trop élevés dissuadent les compagnies de transport d’emprunter cette route alternative, en faisant une sorte « d’éléphant blanc » similaire à l’autoroute 407 en Ontario, pratiquement désertée par les camions en raison des tarifs exigés.

Là-dessus, M. Bonnardel tient à temporiser : « À notre connaissance, les tarifs de péage appliqués à l’autoroute 30 sont parmi les plus bas en Amérique du Nord », dit-il.

Bien sûr, des hausses peuvent survenir mais elles sont encadrées, assure-t-il : « Le régime d’ajustement des tarifs minimaux et maximaux, par essieu, au péage est établi en fonction de deux indicateurs : l’indice de prix à la consommation (IPC), qui est appliqué une fois par année, et l’achalandage moyen des jours ouvrables de l’année d’exploitation. »

Demain : Les grands trains routiers et la route 185 vers le Nouveau-Brunswick.

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