Québec envisage l’interdiction des camions diesel à moyen terme

Le gouvernement du Québec a clairement affiché son intention d’interdire la vente de véhicules à essence de moins de 4 500 kg sur son territoire d’ici 2035. Un système de crédits sera mis en place pour les constructeurs qui vendent des voitures ou camions légers électriques ou hybrides rechargeables – des véhicules zéro émission (VZE). Ceux qui n’amasseront pas suffisamment de crédits s’exposeront à des pénalités.

Dans les communications gouvernementales, on se fixe également des objectifs pour l’électrification des autobus et on dit favoriser l’électrification du transport par camion mais aucun plan aussi contraignant que pour les voitures à essence ne semble être clairement établi pour les poids lourds diesel.

Il n’est pas encore établi si Québec sera aussi restrictif à l’endroit des camions diesel qu’il entend l’être pour les voitures à essence. (Photo : iStock)

Nous avons donc posé la question afin de savoir à quoi l’industrie peut s’attendre.

À l’occasion d’un échange avec Transport Routier, la porte-parole Caroline Cloutier, du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, indique : « Dans le plan de mise en œuvre du Plan pour une économie verte 2030, nous avons annoncé notre intention de définir également une norme pour les véhicules zéro émission moyens et lourds. Nous sommes à réfléchir à la pertinence de mettre en place une telle mesure au Québec avec nos partenaires et les acteurs du milieu. »

Invitée à préciser qui sont ces « partenaires et acteurs du milieu », Mme Cloutier cite, entre autres, la Truck & Engine Manufacturers Association, un groupement qui rassemble les fabricants de camions propulsés par un moteur à combustion interne de partout dans le monde.

Propulsion Québec, la grappe de l’électrification des transports, fait également partie des interlocuteurs, tout comme des associations de transport du Québec, du Canada et des États-Unis, précise la porte-parole.

« L’adoption d’une norme VZE pour les véhicules lourds est l’une des options »

Elle rappelle d’autre part que le Québec a joint l’automne dernier la Multi-State ZEV Task Force, une coalition regroupant 17 États américains qui collaborent afin d’accélérer l’électrification des véhicules de poids moyen et lourd sur leur territoire. Un plan d’action serait en cours de rédaction, ce document présentant diverses options à mettre en place pour favoriser la multiplication des camions électriques. « L’adoption d’une norme VZE pour les véhicules lourds est l’une des options », dit la porte-parole du ministère de l’Environnement.

D’autres consultations sont prévues au cours de l’année 2022, ajoute Mme Cloutier, affirmant que l’électrification des transports est une priorité pour le gouvernement actuel et qu’elle fait l’objet de discussions au sein de « comités interministériels de haut niveau ». Québec aurait également des échanges avec le fédéral, qui lui-même mène des consultations sur les mesures à mettre en place au Canada.

D’ici à ce qu’une éventuelle norme restrictive soit mise en place pour limiter le nombre de camions diesel, Québec multiplie les mesures incitatives à leur efficacité énergétique rappelle Mme Cloutier, citant notamment le programme Écocamionnage, récemment reconduit et bonifié.

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