Quelques conseils pour une conduite hivernale sécuritaire

L’hiver est arrivé. Si certains peuvent être émerveillés par les paysages hivernaux, pour d’autres, l’état des routes peut être une cause d’inquiétude.

La dernière année a vu une augmentation des accidents de la route. En hiver, on voit aussi une hausse dans les mises en portefeuille, notamment à cause de conditions météorologiques plus difficiles et des routes qui sont souvent en mauvaise condition.

Pour rehausser la sécurité de vos chauffeurs et des autres usagers de la route, il est primordial d’adopter un comportement sécuritaire derrière le volant. Voici les conseils de divers membres de l’industrie pour une conduite sécuritaire en l’hiver.

Prévention d’abord

«En hiver, les dangers sont accentués», confirme Charles Englehart, conseiller pédagogique au Centre de formation en transport de Charlesbourg.

En raison de la taille et du poids de leurs véhicules, les camionneurs doivent porter une grande attention à la distance de suivi. «Il faut garder une seconde de distance pour chaque trois mètres de longueur du véhicule que l’on conduit. Donc, pour un camion de 21 mètres, il faut avoir une distance de sept secondes avec le véhicule devant. Et ça, c’est sur une surface sèche. Il faut être encore plus vigilant sur une surface humide ou glacée.

Charles Englehart explique aussi qu’il est important d’analyser l’état de la chaussée, car celle-ci peut geler par temps froid et présenter de grands risques. Surtout quand l’on sait que les camions ne possèdent pas de pneus d’hiver, donc ont moins d’adhésion sur les surfaces glacées.

Être attentif au volant

Peu importe le véhicule que l’on conduit pendant n’importe quelle saison, faire preuve d’attention est primordial.

En tant que chauffeur expérimenté, André Lemonde, de Transport Réal Poirier et lauréat du prix Chauffeur de l’année Volvo 2023, sait reconnaître les dangers sur la route, mais il sait aussi qu’un conducteur peu attentif est le principal danger pour lui-même et les autres, car la moindre distraction peut s’avérer fatale.

«Il faut toujours être attentif et  regarder en avant, ne pas être distrait, prévoir encore plus notre distance de freinage. Surtout quand on a une charge assez pesante en arrière. C’est primordial selon moi», affirme André Lemonde.

On peut être porté à croire que les comportements les moins sécuritaires viennent des jeunes conducteurs. Charles Englehart pense que c’est le contraire. «La première fois que quelqu’un conduit un véhicule lourd dans la neige, c’est très stressant. Mais le stress peut être une bonne chose, car les personnes nerveuses vont faire attention et ne vont pas rouler très vite. Le grand danger, c’est si l’on devient trop à l’aise.»

Comprendre les limites du véhicule

Bien sûr, conduire un camion est très différent et plus technique qu’une simple voiture. Mais cette différence est encore plus flagrante dans un contexte de conduit hivernale

Les camionneurs doivent porter une grande attention aux panneaux de signalisation qui indiquent la vitesse dans les bretelles de sortie d’autoroute et adapter leur vitesse en fonction des conditions météo.

Charles Englehart ajoute qu’il existe des technologies pour aider les conducteurs, notamment le répartiteur de puissance. «Ça ajoute une traction de plus sur le véhicule, ce qui est très utile en hiver.»

Dominic Lacelle, conseiller en santé au travail chez Via Prévention, ajoute qu’avant chaque voyage, il faut toujours vérifier le camion pour savoir s’il est en bon état pour circuler en conditions hivernales, notamment en vérifiant l’état des pneus.

S’adapter aux conditions météorologiques

Les camionneurs ne sont pas les seuls à faire attention à la météo hivernale. C’est aussi le cas des répartiteurs. Ceux-ci doivent prendre des décisions pour assurer la sûreté des camionneurs qu’ils guident, surtout lors de conditions météorologiques extrêmes.

Pour Jean Boulanger, répartiteur pour Transport Réal Poirier, les répartiteurs doivent s’adapter à la météo. Cela signifie de modifier les trajets vers des routes qui ne sont pas touchées par les conditions météorologiques, voire retarder des voyages.

«Il n’y a pas vraiment de recette miracle, c’est surtout du cas par cas. On regarde quelle est la meilleure solution pour éviter de se mettre en danger.»

Il n’est cependant pas question d’annuler complètement les voyages. «C’est sûr qu’on n’annulera pas le voyage. Après 24 heures, tout sera probablement sécuritaire. On ne fait que le retarder d’un ou deux journées», souligne-t-il. «C’est sûr que les clients veulent avoir leurs cargaisons le plus tôt possible, mais ce n’est pas une journée de retard qui va faire arrêter le moulin. On les avise s’il y a un problème.»

Les camionneurs expérimentés aideront à rendre ces changements de trajets plus fluides.  «Les chauffeurs connaissent la route, les détours et les raccourcis en cas de problème. On va souvent s’ajuster par rapport à lui», explique le répartiteur.

Trousse d’urgence

Dominic Lacelle suggère aussi aux conducteurs d’amener dans leur camion une trousse d’urgence. Celle-ci peut s’avérer utile dans les cas où un camion doit s’arrêter sur la route ou s’il est bloqué par de la neige ou de la glace.

Elle devrait contenir non seulement une trousse de premiers soins, mais aussi des vêtements chauds de rechange, une couverture, des bottes d’hiver, une bonne quantité d’eau et des chandelles. Tout cela permettra au chauffeur de rester au chaud dans les cas où il devrait s’arrêter pendant des journées très froides

De plus, il est fortement conseillé d’apporter plusieurs outils pour déblayer le camion et lui permettre de rouler sur des surfaces enneigées ou glacées. Ça peut être des crampons pour les bottes, des pelles, des grattoirs, des chaînes pour les roues, un contenant d’abrasif, une bonne réserve de lave-glace et même des essuie-glaces de rechange.