Selon la Dre Snider-Adler, tous les lieux de travail sont touchés par la consommation de drogues

La Dre Melissa Snider-Adler, médecin-conseil en chef pour DriverCheck, ne laisse planer aucun doute sur le fait que des personnes effectuent des tâches critiques pour la sécurité avec des drogues dans leur organisme.

Trente-cinq pour cent des personnes qui consomment du cannabis le font trois jours ou plus par semaine, et 26 % le font cinq jours ou plus par semaine, a-t-elle déclaré à un auditoire de gestionnaires de flotte lors de la réunion annuelle de l’Association canadienne du camionnage d’entreprise (ACCE).

Selon la norme minimale de sécurité, il faut éviter le cannabis pendant 24 heures avant d’effectuer une tâche sensible à la sécurité. Ceci est impossible à atteindre si une personne consomme de la drogue trois jours ou plus par semaine.

La Dre Melissa Snider-Adler, médecin-conseil en chef chez DriverCheck, voit des avantages dans les tests de salive. (photo : John G. Smith)

«Je vous garantis que ce problème touche tous les lieux de travail», a déclaré la Dre Snider-Adler, ajoutant que 69 % des personnes souffrant d’un trouble lié à la consommation de substances sont employées et travaillent. 

Et les problèmes liés à la drogue sur le lieu de travail ne se limitent pas à la consommation légale de marijuana, a-t-elle ajouté, citant en exemple l’épidémie d’opioïdes. «Ce n’est pas quelque chose à propos des gens qui vivent dans la rue.»

Le département du Transport des États-Unis cherche déjà à mettre à jour la liste des médicaments pour lesquels les camionneurs sont testés. Les seuils proposés pour la morphine et la codéine permettraient également d’exclure les résultats positifs qui, selon les chauffeurs, sont dus aux bagels au pavot, a-t-elle ajouté.

Tricher aux tests de dépistage

Toujours est-il que les analyses d’urine sont sujettes à une tricherie généralisée, poursuit la Dre Snider-Adler. Une recherche rapide sur Internet permet d’identifier des produits tels que le Whizzinator qui servent précisément à cela. On sait que des femmes ont inséré dans leur corps des contenants de M&M remplis d’urine propre, explique-t-elle. Même le fait de boire beaucoup d’eau peut diluer les résultats.

«Croyez-moi. Avec de la volonté, tout est possible.»

Mais les tests de salive qui, selon la Dre Snider-Adler, finiront par être adoptés par le département du Transport des États-Unis, sont facilement observables et reflètent plus fidèlement la consommation récente de drogues.

Une lecture de 10 ng/ml confirme que la marijuana a été consommée dans les 12 heures, tandis qu’une concentration de 2 ng/ml indique qu’elle a été consommée dans les 24 heures.

«Les entreprises canadiennes qui n’ont pas besoin de suivre la réglementation du département des Transports des États-Unis ont cette possibilité», a-t-elle précisé à propos des tests de salive.

L’option de tester l’urine, la salive ou les cheveux variera selon les objectifs ultimes du régime de dépistage, a-t-elle ajouté, soulignant que les tests capillaires peuvent être une option pour le dépistage des personnes qui reprennent le travail et doivent prouver qu’elles ne consomment pas de drogue.

«En fin de compte, il n’existe pas de combinaison parfaite de tests pour tout le monde», a déclaré la Dre Snider-Adler. «Peut-être avez-vous ajouté une substance parce que, dans votre région ou celle d’où viennent vos employés, il y a des taux élevés de consommation.»

Mais l’objectif reste d’identifier les troubles et de proposer un traitement.

«C’est un moyen de dissuasion, et c’est aussi un très bon moyen d’identifier ces personnes et d’essayer de les aider», conclut-elle.

«Nous ne voulons pas seulement faire des tests de dépistage et licencier des gens.»

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