Surplus de chauffeurs? Le ciel s’assombrit sur l’industrie américaine du camionnage

Il y a quelques jours, le président de la firme d’analyse spécialisée en transport ACT Reseach, Kenny Vieth, évoquait le spectre d’une récession pour le secteur des transports en Amérique du Nord, évaluant cette probabilité à « 50-50 ».

Toutefois, lorsqu’elle se penche uniquement sur ce qui se passe aux États-Unis, la même firme brosse un portrait beaucoup plus sombre de la situation.

Camions sur l’autoroute à la tombée du jour.
Des inventaires qui débordent provoquent l’annulation de commandes et de mouvements de transport. (Photo : iStock)

Le vice-président et analyste principal d’ACT, Tim Denoyer, vient de publier un nouveau bulletin dans lequel il indique que la période où les détaillants peinaient à maintenir leurs inventaires au niveau de la demande des consommateurs semble bel et bien terminée.

Dans certains cas, les inventaires seraient même trop élevés, les commerces annulant leurs commandes d’approvisionnement. Cela a nécessairement un impact sur l’industrie du camionnage, après des mois de croissance parfois difficile à gérer.

« Et alors que la demande de services de transport  ralentit, l’emploi en camionnage a grimpé à un niveau record, avec 27 300 emplois qui se sont ajoutés au cours des deux derniers mois. Le marché des chauffeurs est récemment passé d’une situation de pénurie à un surplus », affirme M. Denoyer.

Graphique de l’emploi en camionnage aux États-Unis.
Les États-Unis seraient maintenant en situation de surplus de chauffeurs. (Graphique : ACT Research)

Selon lui, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un retour du pendule pour l’industrie du transport aux États-Unis. Reste à savoir à quel point ce retour sera difficile et pendant combien de temps ce recul sévira, ajoute l’analyste.

« Les tarifs tombent sous leurs niveaux élevés, ce qui menace déjà les nouveaux venus dans l’industrie qui ont payé le gros prix pour de l’équipement usagé et qui font face à des coûts de carburant plus élevés et des tarifs plus faibles sur le marché ponctuel au comptant », observe M. Denoyer.

Il semble donc que l’orage sera plus difficile à traverser pour les plus petits transporteurs américains récemment arrivés sur le marché, appâtés par la manne des derniers mois, mais qui disposent d’un faible pourcentage de clientèle à contrat, rendant plus difficile pour eux la négociation de surcharges sur le carburant.

L’économie canadienne étant étroitement liée à celle de nos voisins du sud, on a souvent entendu l’adage «Quand les États-Unis éternuent, le Canada attrape la grippe ». Faudra-t-il ressortir les masques?

Donnez votre avis

Vos données ne seront ni publiées, ni partagées.

*