Un rapport du ministère du Travail détaille la pénurie de chauffeurs et de mécaniciens de camions

Le camionnage, comme bien d’autres secteurs d’activités au Québec, est en pénurie de main-d’œuvre. C’est une évidence maintes fois répétée mais le dépôt récent par le ministre du Travail, Jean Boulet, du rapport intitulé État d’équilibre du marché du travail : Diagnostics pour 500 professions, a le mérite de détailler la situation.

Le rapport montre notamment que le marché du travail québécois est en croissance et que le Québec a retrouvé le niveau d’emploi qui prévalait avant la pandémie, que le taux de chômage frôle un creux historique et que le nombre de postes vacants a atteint des sommets jamais vus.

L’arrivée de jeunes chauffeurs ne suffit pas à compenser les départs à la retraite. (Photo : CFTR)

On peut également y lire que, entre 2021 et 2030, 1 132 600 Québécois quitteront pour la retraite. La situation se complique davantage lorsqu’on constate que la population des 15-64 ans est relativement stagnante, donc insuffisante pour combler les postes laissés vacants en raison des départs à la retraite.

Selon le ministre du Travail, le gouvernement peut malgré tout jouer un rôle et atténuer les effets de la rareté de main-d’œuvre. M. Boulet cite par exemple le Plan d’action pour la main-d’œuvre, qui a été suivi du Programme d’aide à la relance par l’augmentation de la formation ainsi que l’Opération main-d’œuvre.

« C’est notamment en continuant de miser sur la formation, l’intégration des personnes sans emploi et l’immigration ciblée que nous réussirons à relever ce défi avec tous les acteurs du marché du travail », a-t-il déclaré.

Attractivité et conditions de travail

Transport Routier a étudié le rapport en question et il en ressort que 204 professions sont évaluées en déficit ou en léger déficit de main-d’œuvre disponible.

Selon les auteurs, le manque d’attractivité de la formation, de la profession ou du secteur d’activité est la cause de difficulté de recrutement la plus souvent relevée. D’autre part, les conditions de travail autres que le salaire sont davantage mentionnées comme une cause de difficulté de recrutement que le salaire lui-même.

Cela comprend  les conditions psychologiques et les exigences physiques de l’emploi, les horaires et heures de travail ainsi que les congés, les régimes de retraite, les assurances collectives et les possibilités d’avancement.

14 régions en déficit de chauffeurs, 12 pour les mécaniciens

Pour l’ensemble du Québec sur un horizon allant jusqu’à 2025, 14 régions sont définies en déficit ou déficit léger pour la profession « Conducteurs/conductrices de camions de transport ». La Mauricie serait en équilibre de main-d’œuvre tandis que l’Outaouais oscillerait entre équilibre et léger déficit, selon les auteurs. La situation est similaire pour la profession « Chauffeurs-livreurs/chauffeuses-livreuses – services de livraison et de messagerie ».

L’accès à des mécaniciens serait un peu moins compliqué puisque, selon le rapport, la Mauricie, Montréal, l’Outaouais et le Saguenay–Lac-Saint-Jean atteignent l’équilibre ou sont sur le point de l’atteindre d’ici 2025 mais il demeure que 12 régions administratives sont en déficit ou en léger déficit de main-d’œuvre.

Il convient cependant de noter que ces chiffres peuvent être trompeurs puisqu’ils ratissent très large. Les mécaniciens de camions lourds sont en effet englobés dans la vaste catégorie appelée « Mécaniciens/mécaniciennes et réparateurs/réparatrices de véhicules automobiles, de camions et d’autobus ».

Le rapport complet peut être téléchargé gratuitement en cliquant ici.

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