Une signalisation déficiente a contribué au décès d’un conducteur de camion sur un chantier d’Hydro-Québec

Plusieurs facteurs ont contribué au décès d’un conducteur de camion à l’emploi d’une entreprise de construction œuvrant sur un chantier d’Hydro-Québec, le 19 juillet 2021 au nord-ouest de Baie-Comeau. La signalisation déficiente avant une pente raide et une formation insuffisante – le conducteur ne disposait que d’un permis de classe 5 – figurent parmi les causes identifiées.

C’est ce que conclut le rapport de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), déposé plus tôt aujourd’hui.

Le jour de l’accident, le conducteur du poids lourd se trouvait sur le chemin de la Scierie-des-Outardes et devait transporter du gravier destiné à la construction d’un chemin d’accès à une future ligne électrique de 735 kV.

Pour ce faire, il utilisait un camion-benne articulé de type tombereau et devait faire des allers-retours entre le banc d’emprunt et le bout du chemin. Alors qu’il transportait son troisième chargement sur le chemin d’accès, le travailleur a fait une sortie de route dans une courbe après la descente d’une pente raide, entraînant le capotage de son véhicule au bas d’un fossé d’une profondeur d’environ 8 mètres.

La victime a été éjectée de la cabine et, au passage, a été blessée à la tête. Quelques instants plus tard, un autre conducteur a remarqué des traces indiquant qu’un véhicule avait dévié de sa trajectoire. C’est à ce moment qu’il a aperçu le tombereau dans le fossé et le travailleur inanimé. Les secours ont été appelés sur les lieux, et la victime a été transportée à un centre hospitalier, où son décès a été constaté.

Pente raide

Selon la CNESST, la conception et la signalisation de la route entre les kilomètres 10 et 11 étaient déficientes en ce qu’elles ont exposé les conducteurs qui dévalaient la pente trop rapidement à une sortie de route. Par ailleurs, elle  estime que la formation et l’encadrement des conducteurs de tombereaux en lien avec les spécificités reliées à la conduite de ce type de véhicule étaient insuffisants.

À la suite de l’accident, la CNESST a interdit à l’entreprise de construction d’utiliser le tombereau endommagé. Par ailleurs, elle a exigé au maître d’œuvre, Hydro-Québec, qu’il mette en place une signalisation adéquate, visible le jour comme la nuit, et une protection en bordure des fossés de plus de trois mètres de profondeur afin de protéger tout véhicule contre les chutes. L’entrepreneur et le maître d’œuvre se sont conformés à ces exigences.

Recommandations

Pour éviter qu’un autre drame de ce type se produise lors de travaux de déboisement, que ce soit lors de la construction de chemins d’accès ou de l’utilisation de machinerie, la CNESST a émis les recommandations suivantes :

• S’assurer qu’une signalisation adéquate est installée, conformément au Règlement sur la santé et la sécurité dans les travaux d’aménagement forestier.
• Faire appel à un ingénieur ou une ingénieure pour l’analyse de la conception sécuritaire des chemins empruntés, en référence aux normes établies par le ministère des Transports du Québec, pour évaluer les travaux d’amélioration du chemin nécessaires selon les dangers liés à la présence de talus abrupts ou de plans d’eau.
• S’assurer que les nouveaux travailleurs ont les connaissances suffisantes pour conduire de façon sécuritaire le véhicule qui leur est confié et qu’ils sont bien encadrés pour effectuer leurs tâches.

La CNESST considère qu’un permis de classe 5 est insuffisant pour la conduite d’un véhicule de type tombereau de chantiers. L’organisme recommande à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) de réévaluer la classe de permis exigée pour la conduite de ce véhicule-outil puisque son format nécessite des compétences et des connaissances particulières à la conduite d’un véhicule lourd.

Pour télécharger le guide sur les déplacements en forêt de la CNESST, veuillez cliquer ici.