Cummins et Air Liquide associés dans les piles à combustible hydrogène

Depuis plusieurs mois déjà, Cummins démontre clairement son intérêt pour les groupes propulseurs de camions électriques.

Si les prototypes dévoilés jusqu’ici par la firme de Columbus en Indiana faisaient appel à des accumulateurs (ou batteries) en circuit fermé, voilà qu’elle ajoute une corde à son arc en annonçant l’acquisition partielle pour 290 millions $ du producteur de piles à combustibles Hydrogenics.

Le PDG de Cummins, Tom Linebarger, s’est dit ravi de cette annonce, disant d’Hydrogenics qu’il s’agit de « l’un des leaders mondiaux des piles à combustible et d’équipement de production d’hydrogène. »

Hydrogenics a son siège social à Mississauga en Ontario mais est également présente à San Diego en Californie et en Allemagne.

Avant d’être officiellement conclue, la transaction devra être approuvée par les autorités réglementaires canadiennes (Loi canadienne sur les sociétés par actions) et être approuvée par les actionnaires d’Hydrogenics.

Batterie et pile à combustible

Contrairement à une batterie en circuit fermé – la solution proposée par Tesla pour son Semi – la pile à combustible – l’avenue empruntée par Nikola Motor – produit son électricité à bord du camion par la transformation chimique d’hydrogène contenue dans ses réservoirs. La seule émission qui s’en dégage est de la vapeur d’eau. L’autonomie de ces véhicules électriques est souvent plus grande.

Cummins a déjà flirté avec la pile à combustible, indiquant en octobre dernier qu’elle reconnaissait que « cette technologie jouera probablement un rôle dans l’éventail de solutions que Cummins offrira à ses clients dans l’avenir. C’était peu de temps après que nous ayons annoncé que l’entreprise joignait les rangs de l’Hydrogen Council.

Pour les amateurs de performance, sachez que des camions propulsés par les piles à combustible Hydrogenics disposent de 3 300 lb-pi de couple, le double d’un ISX12 diesel de 425 chevaux de Cummins et plus de 50% plus qu’un ISX15.

Module de pile à combustible Celerity d’Hydrogenics.

La « French connection » de l’hydrogène

Si nous avons mentionné plus tôt que Cummins n’acquiert Hydrogenics que partiellement, c’est qu’elle a un autre propriétaire, qui y conserve ses intérêts : The Hydrogen Company. Malgré le nom à consonance anglophone, celle-ci est une filiale à part entière de la très Française Air Liquide.

Nos lecteurs se souviendront que nous annoncions le 6 juin dernier que le Québec et la France avaient conclu un partenariat de recherche sur la transition énergétique, incluant l’utilisation de l’hydrogène.

Ce n’est pas anodin puisqu’à titre de copropriétaire de la nouvelle entité formée avec Cummins, Air Liquide est solidement implantée au Québec, à Bécancour plus précisément où elle a récemment procédé à des investissements massifs.

Maintenant que l’alliance avec Cummins est sur le point d’être consommée, on peut dire sans se tromper que le partenariat France-Québec porte déjà ses fruits.

Par Eric Bérard

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